Reprendre goût aux célébrations

On ne peut, décidément, plus se réjouir de rien. Et encore moins de ces fêtes qui invitent aux retrouvailles et regroupements, au son d'étreintes et de rires, familles et amis. Je parle de ces fêtes qui marquent nos vies, même si elles sont étrangères à notre culture et que personne, nulle part ailleurs, n'a envie de bouder. Des évènements toujours très attendus, à moins de rester volontairement à l'écart des moments festifs qui annoncent leur arrivée. Reprendre goût aux célébrations qui offrent l'opportunité de renouer le contact avec ceux des nôtres qui ne sont plus de ce monde, mais auront marqué nos vies à jamais. Et elles ne sont pas si nombreuses que cela les dates récréatives qui rappellent, aussi, la bienveillance que l'on doit aux âmes esseulées. À celles que la vie a abandonnées en cours de route, qui baissent les bras et se détournent des rendez-vous chaleureux qui aident, l'espace d'un soir ou d'une journée, à mettre en pause les contrariétés qui affectent leur histoire. Ne pas avoir envie de rompre avec son enfance et adolescence. Reproduire les gestes de ses aînés, et peu importe si l'on ne fait pas aussi bien ! Lorsque les condamnations enflent, lorsque les frustrations s'enchaînent et lorsque l'on pense avoir touché le fond, l'instinct de survie intervient pour démontrer que les voix qui naviguent à contre-courant n'ont pas le meilleur auditoire. Tout fêter sans culpabiliser et faire un pied de nez à ceux qui s'étalent sur les affres de l'enfer comme s'ils en revenaient. Ceux qui estiment n'avoir rien à prouver sont plus amicaux, plus séduisants et beaucoup mieux dans leur tête quand ceux, en perpétuelle recherche de reconnaissance, transpirent la hargne et accumulent les ranc?urs. Je trouve ça bien qu'interviennent ceux qui refusent de s'interroger sur l'opportunité de fêter un évènement et de s'encombrer de questions qui empoisonnent plus qu'elles ne réconfortent. Je me souviens qu'à la fin des années 80 et au tout début des années 90, avant même que l'on commence à s'en prendre à la vie de citoyens jugés déviants au plan moral et religieux, de nouveaux codes, nés de la tension d'alors, étaient devenus dangereux à défier.M.?B.?