Algérie

Reposailles



Les boutiquiers ont ouvert hier et les rues étaient aussi grouillantes que pendant les autres jours ouvrables. Le week-end nouveau a été accueilli par les citoyens avec une certaine indifférence mais tous trouvent que cette décision a été prise à la hussarde, sans qu'ils y soient associés. « Mais l'ont-ils été un jour ' », s'empresse-t-on de dire. « Toute proposition trouve son origine dans la société et les politiques ne font qu'y consentir en apportant au besoin quelques aménagements. Chez nous, on a toujours fait un pied de nez à la procédure. Les décideurs prennent une mesure et contraignent la population à s'y adapter », regrette un expert économique qui affirme que « cette décision irréfléchie ne fera que renforcer l'Algérien dans une farniente presque naturelle ». « Les deux jours de fin de semaine seront-ils mis à profit ' Je n'y crois pas.Le citoyen qui réglait ses commissions le jeudi sera obligé de composer avec sa hiérarchie pour régler ses factures d'électricité, de gaz ou d'eau ou se faire délivrer un document durant les cinq jours de la semaine. » Ce sont, tout compte fait, des heures de travail en moins et des milliards que l'on a voulu engranger qui sont perdus par ce changement de week-end. Notre homme, dont nous tairons le nom et la fonction, fera remarquer que feu Houari Boumediène, en ayant adopté en 1976 le jeudi et le vendredi comme journées de repos, ne voulait nullement satisfaire des exigence extérieures, l'économie étant fermée et la concurrence toujours éloignée, mais laisser quartier libre aux ouvriers le jeudi, journée durant laquelle les banques ouvraient et pour que ceux-ci puissent travailler « tranquillement » les autres jours de la semaine. Comment le citoyen comblera-t-il ces deux jours ' Dans les loisirs ' Ou se retranchera-t-il chez lui ' Pantouflard invétéré qu'il est ! L'Algérien qui a toujours détesté la demi-mesure, se trouve « coincé » à cause de ce « glissement » et « réaménagement » d'horaires. Les mots ne manquent pas et les maux aussi, se presse-t-on encore d'affirmer. Les décideurs ne semblent plus privilégier la lucidité mais là, cette vertu, a-t-elle ses partisans dans nos contrées ' On n'y croit pas trop.


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