Reporters sans frontières juge la liberté d'information menacée en Libye

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) s'est alarmée lundi des "dangers" pesant sur la liberté d'information en Libye, relevant des arrestations "arbitraires" de journalistes, des interdictions de filmer et des difficultés à obtenir des visas. "Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude quant à la dégradation de la situation de la liberté de l'information en Libye depuis l'élection du Congrès national libyen, le 7 juillet", souligne l'ONG dans un communiqué. Selon l'organisation, le Comité suprême de la sécurité nationale, émanant du ministère de l'Intérieur, "s'est rendu responsable d'un certain nombre d'arrestations arbitraires de journalistes". La journaliste et réalisatrice britannique Sharron Ward, a ainsi été arrêtée avec sa traductrice le 19 juillet alors qu'elle venait de filmer dans un camps de déplacés à Janzour (est), et son matériel avait été confisqué, relève l'ONG. Par ailleurs, un haut responsable de la chaîne Al-Assema a été gardé à vue "pendant près de dix heures", le 25 août, à la suite de la couverture, par la chaîne, de la destruction d'une mosquée à Tripoli, selon cette source. Reporters sans frontières déplore en outre que des journalistes aient eu "des difficultés pour obtenir des visas, notamment après l'attaque du consulat des Etats-Unis à Benghazi, le 11 septembre dernier", qui avait coûté la vie à quatre Américains. "Ceux qui ont pu se rendre sur place ont rencontré de nombreuses difficultés de la part de milices, notamment pour prendre des photos ou pour filmer des manifestations pacifiques de protestation contre la mort de l'ambassadeur américain, Chris Stevens", déplore l'ONG. "Les journalistes étrangers et nationaux doivent pouvoir travailler librement dans la Libye post-Kadhafi. L'ère de l'arbitraire doit être celle du passé", souligne Reporters sans Frontières, qui demande au gouvernement libyen "une enquête sur ces incidents".