Dans cette affaire, les deux ex-P-dg du Groupe, à savoir Boumbar Ali et Koudil Ali, ainsi qu'une vingtaine de cadres poursuivis depuis 2012 pour plusieurs chefs d'accusation dont notamment corruption, dilapidation de deniers publics, violation de la réglementation relative aux mouvements de capitaux de et vers l'étranger et passation illégale de marchés. Des chefs d'inculpation relevant des articles 26, 29, 32 et 33 de la loi 06/01 relative à la lutte et à la prévention contre la corruption et des articles 119 bis et 175 du code pénal.L'affaire du Groupe Cnan a éclaté après les enquêtes menées par les services de sécurité et les services de l'Inspection générale des finances (IGF) dans le cadre desquelles une centaine de cadres a été interrogée. L'enquête a porté sur la vente et les réparations de navires et autres rénovations réalisées à l'étranger. Elle a également porté sur les contrats conclus par la Cnan avec des compagnies étrangères et le fret des navires algériens au profit de ces dernières.Ce qui a permis de déceler d'importants dépassements dans les opérations menées par la Cnan et ses filiales. La justice s'est saisie de l'affaire. Au début de l'enquête judiciaire, le juge instructeur avait mis sous mandat de dépôt les deux ex-directeurs généraux de la compagnie, en l'occurrence Koudil et Boumbar. Mais tout au long de la procédure judiciaire et avec les documents versés par la défense, Ali Koudil a bénéficié de l'extinction de plusieurs chefs d'inculpation, ce qui lui a permis de disposer de la liberté provisoire.Selon l'accusation, il est reproché à l'ex- P-dg, Ali Bombar, le principal accusé dans cette affaire et le seul à être en détention, «d'avoir bradé 10 navires appartenant à la flotte de la compagnie». Il lui est également reproché «des dépassements dans les opérations de filialisation». Selon des indiscrétions rapportées par un quotidien national, en l'occurrence Le Soir d'Algérie, «l'enquête aurait révélé que Ali Boumbar a dissous en 2008 la délégation de Cnan Group à Marseille, alors qu'elle avait été créée par décret présidentiel afin de prendre en charge les navires algériens en matière de consignation. Il aurait confié cette mission à une entreprise privée créée la même année à Marseille et dans laquelle il est membre du comité de direction». Selon les mêmes indiscrétions, il est fait état de «l'affaire IBC, une entreprise de droit algérien, née d'une association entre le Saoudien Ghait Rashad Pharaon et Laradj, un Algérien établi en Jordanie, et Cnan Group». Il s'agit d'une opération qui remonte à 2007 où la Cnan est entrée dans le capital d'IBC à hauteur de 49%. Selon un communiqué publié par la Cnan à cette époque (2007) «le Conseil des participations de l ?Etat (CPE), statuant sur la restructuration de Cnan Group, a donné son accord pour la création d ?une société de droit algérien à capitaux mixtes avec le Groupe jordano-saoudien Pharaon/Cti, spécialisé dans la production et le transport de ciment. Le capital de cette société dénommée International Bulk Carriers est fixé à 18 millions de dollars. Il sera détenu à hauteur de 49% par Cnan Group (apport en nature), 49% par le partenaire jordano-saoudien et 2% par la personne physique, de nationalité algérienne, M. Mustapha Laradj. La cession de 2% du capital de cette société à des personnes physiques de nationalité algérienne a pour objectif de conserver la majorité du capital dans les mains d ?actionnaires nationaux et de maintenir ainsi les navires sous pavillon algérien».«Ce montage devait, normalement, permettre à l'Algérie de détenir 51% du capital d'IBC, mais très vite après la conclusion de cet accord, une société, Leedarwo, a vu le jour à Panama», selon les indiscrétions citées par la presse. IBC va mettre à la disposition de la société Leedarwo les navires et à charge pour Leedarwo de les mettre à son tour sur le marché mondial de l'affrètement. IBC va sous-traiter l'activité principale pour laquelle elle a été créée à la société énigmatique Leedarwo.Il est enfin question du prix de réparation du navire El-Hadjar, tombé en panne en Roumanie. Un contrat de réparation a été signé pour un montant de 3 millions de dollars, mais la facture a fait un bond spectaculaire pour atteindre les 12 millions de dollars. D'autres détails sur les malversations reprochées aux accusés seront connus le 29 avril prochain, jour de l'ouverture de ce procès qui s'annonce riche en révélations.H. Y.
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Posté Le : 02/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hasna Yacoub
Source : www.latribune-online.com