Algérie

Report du procès de Ali Haddad



Le tribunal de Bir-Mourad-Raïs a décidé hier le report du procès de Ali Haddad en raison de l'absence des témoins convoqués. La défense a fait savoir qu'il s'agissait d'anciens éléments relevant de la Fonction publique et du service des passeports biométriques.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - L'arrivée de l'ancien patron du FCE s'est déroulée très discrètement, à l'abri des regards de nombreux journalistes et caméramans de télévisions postés près de la porte arrière du tribunal, celle où se concentraient surtout les éléments des services de sécurité. Sur place, aucune foule venue scander les slogans habituels en de telles circonstances. Les seules personnes présentes se sont déplacées pour des affaires de justice personnelles. Ali Haddad arrive lui aux alentours de 10h45. Le fourgon de la gendarmerie qui le transporte passe presque inaperçu. Quelques caméramans arrachent la précieuse image. Tout se déroule ensuite très vite. La salle où doit se dérouler le procès est pleine de monde. De nombreux citoyens sont là dans l'attente d'être appelés par le juge en charge de leur affaire, ou simplement présents pour assister des proches poursuivis. Ali Haddad apparaît sans tarder.
Il s'assoit au banc des accusés. Vêtu de sombre, les traits tirés, il évite visiblement de tourner son regard vers la salle. Il se sait épié, objet de toute la curiosité des présents. Son attente n'est cependant pas longue. Le magistrat cite son nom et ordonne le report du procès au 3 juin prochain pour absence de témoins. Des rumeurs laissent à ce moment entendre que l'ancien ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, figure parmi la liste de personnes convoquées. Me Bourayou dément et affirme que ces derniers sont des «personnes ayant relevé de la Fonction publique et du service chargé de l'élaboration des documents biométriques». En tout, quatre personnes avaient été entendues par le juge d'instruction chargé de l'affaire.
L'avocat qui s'exprime ainsi est cependant rapidement empêché de faire des déclarations dans l'enceinte du tribunal. Un policier l'entraîne vers la sortie et invite les journalistes à en faire de même. Haddad a rejoint les sous-sols du tribunal. Il est poursuivi pour faux, usage de faux et non-déclaration d'une somme d'argent qu'il transportait au moment où il s'apprêtait à traverser la frontière vers la Tunisie. D'autres affaires beaucoup plus sensibles pourraient suivre.
Jeudi dernier, il avait été amené au tribunal Abane-Ramdane où une confrontation aurait eu lieu avec deux anciens chefs de gouvernement et plusieurs ministres et hauts responsables. Parmi les hauts responsables convoqués se trouvait aussi l'ancien wali d'El-Bayadh où l'ex-patron du FCE projetait, disait-il, de développer des projets agricoles. L'affaire avait fait grand bruit, et il semble bien que la convocation de l'ancien wali soit directement liée à ce dossier puisqu'une information peu anodine rapportée par l'agence de presse gouvernementale annonçait hier la récupération de 50 000 hectares dont a bénéficié le groupe Haddad dans la commune de Brizina (sud d'El-Bayadh). L'annonce a été faite par le wali actuel qui a également fait savoir que la superficie récupérée sera affectée à d'autres investisseurs.
La source a fourni d'autres détails. On apprend ainsi que le groupe Haddad «avait bénéficié en 2016 de cette surface pour sa mise en valeur et l'investissement dans le secteur agricole», mais que ce dernier avait renoncé à ces terres après qu'une mise en demeure eut été adressée au concerné. «Le groupe Haddad a répondu aux mises en demeure et a désigné un bureau d'études agricoles pour la faisabilité de la mise en valeur de ces terres et l'étude réalisée a révélé que 12 000 ha seulement de cette surface peuvent être mis en valeur».
Le wali a, d'autre part, affirmé que «le groupe Haddad n'a bénéficié d'aucun crédit bancaire ayant un lien avec ces terres et que le contrat de concession agricole dont il a bénéficié pour une durée de 33 ans n'a aucun effet auprès de la Conservation foncière de la wilaya d'El-Bayadh».
A. C.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)