Algérie

Report de la réunion de la CEN-UGTA Le cas Djenouhat



Passera, ne passera pas. L'attribution du poste de secrétaire général adjoint (SGA) de l'UGTA à Salah Djenouhat semble poser problème. C'est ce qui explique le report de la réunion de la Commission exécutive nationale (CEN) qui devait se tenir mercredi prochain, pour désigner les 13 secrétaires nationaux et pourvoir le tout nouveau poste de SGA. C'est le branle-bas de combat à la Centrale. Les adversaires de la désignation de Djenouhat au poste de SGA mènent la bataille. Si l'introduction de l'article 47 dans les statuts de l'UGTA pour créer cette nouvelle fonction a pu leur échapper, de peur peut-être que les travaux du 11ème congrès tournent au vinaigre, il semble qu'ils aient repris l'initiative pour tenter de trouver « quelqu'un d'autre de consensuel », à défaut de pouvoir annuler une disposition désormais statutaire. La création du poste de SGA est restée secrètement gardée jusqu'au moment d'annoncer les modifications apportées aux statuts. L'on se rappelle le brouhaha qui en a résulté. Même Abdelkader Malki, membre de la commission du statut général et de la motion organique, qui a pourtant participé à la rédaction, ignorait l'existence de l'article portant création du SGA. Des sources proches du secrétaire général de l'UGTA affirment que Sidi Saïd était favorable à cette option, dont l'architecte n'est autre que l'ex-secrétaire national chargé de l'organique et l'indéboulonnable SG de l'Union de wilaya d'Alger (qui n'a pas tenu son congrès depuis 9 ans !), en l'occurrence Salah Djenouhat. Sidi Saïd accepte l'idée, donne son accord pour qu'elle soit effective dans les statuts, et arrive même à convaincre les récalcitrants pendant le congrès. Mais, alors, que s'est-il passé entre-temps ? Beaucoup estiment que ce n'est pas tant la désignation d'un secrétaire général adjoint mais l'absence de « prérogatives précises » adossées à ce poste qui pose problème à Sidi Saïd et ses partisans, ou, disons-le plus clairement, aux opposants de Djenouhat. De quoi sera chargé le SGA, quelles décisions pourra-t-il prendre en l'absence du SG, et quel est son degré de liberté. C'est à ce niveau que se pose le problème. Car, faut-il rappeler que les deux hommes, Sidi Saïd et Djenouhat, étaient puissamment alliés lorsqu'il s'agissait de débarquer leurs opposants, comme Amar Mehdi, ancien membre de la CEN et sénateur, ainsi que Ahmed Badaoui, l'ancien SG du syndicat national des douanes. La complicité des deux hommes a prévalu durant toute la période 2000-2008. L'éviction de Amar Mehdi par la CEN sans faire passer le « rebelle » par la commission de discipline, n'aurait pu être possible sans l'accord de Sidi Saïd et de Djenouhat. Idem pour le cas Badaoui, qui avait exprimé ouvertement son animosité envers l'ancien secrétaire national chargé de l'organique. Une guerre de tranchées a lieu en ce moment au sein de la direction de l'UGTA. Il ne s'agit pas d'affrontements entre visions opposées et inconciliables de l'exercice syndical (la question a été éludée depuis longtemps), mais bel et bien de course à celui qui peut renforcer sa position au sein des appareils de la Centrale. C'est ce qui explique l'élargissement de la composante de la CEN à 281 membres, soit 100 de plus que le précédent mandat. Pour beaucoup, « rien ne justifie une telle augmentation » qui suppose une hausse du nombre des adhérents de l'UGTA. Ce qui, vraisemblablement, n'est pas le cas. Il est, d'ailleurs, quasi certain que le nombre d'adhérents a même baissé depuis le 10e congrès, non seulement avec la montée en puissance des syndicats autonomes, mais aussi en raison de l'abandon du terrain syndical par l'UGTA. La centaine de nouveaux membres de la CEN ne peut être expliquée que par un remplissage à travers lequel il est recherché un renforcement des positions des uns et des autres. La réunion de la CEN devra un jour ou l'autre se réunir pour accomplir les décisions du 11ème congrès. D'ici là, il va falloir trancher cette question du SGA. Si l'éloignement de Djenouhat de ce poste se confirme, d'autres noms sont avancés. Abdelkader Malki, pourrait faire l'affaire pour n'avoir pas l'étiquette de « manoeuvrier ». En plus, sa position au sein de la direction du RND peut jouer en sa faveur. Dans un cas comme dans un autre, la désignation du secrétaire général adjoint échappera à coup sur au choix souverain de la base de l'UGTA.


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