Algérie

Report de l'examen de l'affaire Tadjadit



L'examen des dossiers des détenus Mohamed Tadjadit, Malik Riahi, Soheib Debaghi, Noureddine Khimoud et Tarik Debaghi, qui devait avoir lieu hier au niveau de la chambre d'accusation, près la cour d'Alger, a été renvoyé au 2 mai prochain, a-t-on appris du collectif de défense.Les avocats de la défense ont quitté, en effet, l'audience après que le juge ait refusé l'accès au procès-verbal de placement sous mandat de dépôt de ces détenus le 8 avril dernier, près le tribunal Sidi M'hamed d'Alger, a expliqué la même source.
"Le collectif de défense a été contraint de quitter l'audience parce que nous n'avons pas pu consulter les ordonnances portant placement des détenus sous mandat de dépôt, comme cela est prévu par la loi", a indiqué Me Fetta Sadat, contactée par téléphone, "ce qui n'est pas normal", a-t-elle ajouté.
Arrêtés dans la soirée du 4 avril, dans un appartement à Aïn Benian, M. Tadjadit et M. Riahi sont poursuivis pour "direction et organisation d'une association de malfaiteurs", une affaire qui relève de la criminelle, mais aussi pour les chefs d'inculpation de "diffusion de fausses informations de nature à troubler l'ordre public, atteinte à la vie privée d'un enfant et son exploitation à des fins contraires à la morale, incitation à la débauche, et détention de stupéfiants (drogue) pour consommation" (délit).
Il en est de même pour les trois autres détenus qui ont été arrêtés le 5 avril à bord de leur véhicule à Barika, dans la wilaya de Batna, avant leur transfert à Alger, dans la même soirée.
Sortis manifester leur soutien à leurs frères, des membres de la famille Debaghi et Riahi ont été également arrêtés lors de la marche de vendredi dernier à Alger et placés en garde à vue.
Smaïl Debaghi (frère du détenu Tarek Debaghi), Aziz Riahi (frère des détenus Saïd Riahi et Malik Riahi), ainsi que Mustapha Guira et Mohamed Amine devaient être présentés hier matin devant le procureur de la République, près le tribunal Sidi M'hamed d'Alger, mais leur garde à vue a été prolongée de 24 heures supplémentaires, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Selon toujours le CNLD, le domicile de Mustapha Guira a même été perquisitionné sans sa présence par les services de sécurité.
Par ailleurs et après 18 jours de grève de la faim et au moins neuf hospitalisations depuis mercredi dernier, les vingt-deux manifestants, en détention à la prison d'El-Harrach depuis le 5 avril, ont décidé d'y mettre fin, sur insistance de leurs avocats et membres de leur famille.
Samedi, alors que certains d'entre eux avaient été évacués à l'hôpital, après la dégradation de leur état de santé, "nous avons insisté pour convaincre les autres détenus de suspendre leur grève de la faim. Ils sont d'accord sur le principe et nous leur avons laissé le temps de se concerter", avait affirmé Me Abdelghani Badi, dans un post sur Facebook.
Hier, contacté par téléphone, M. Badi a confirmé à Liberté qu'ils ont finalement décidé de suspendre leur grève, malgré le refus de la chambre d'accusation, près la cour d'Alger, qui a examiné le 21 avril dernier leur dossier, de leur accorder la liberté provisoire demandée par leurs avocats au sein du collectif de défense des détenus politiques et d'opinion.
Pour rappel, les 22 détenus ont été arrêtés le 3 avril, lors de la marche du samedi à Alger et placés sous mandat de dépôt deux jours plus tard.

Lyès MENACER


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