Algérie

Réplique à un silence radio



N?ayant, comme à l?accoutumée, rien à faire, d?autant que les innombrables demandes d?embauche transmises, aussi bien au secteur privé qu?à celui public, qui mettent, chaque jour que Dieu fait, les clés sous le paillasson, un chômeur, père de famille de surcroît, réduit à faire la grasse matinée, a été un jour réveillé, et de bonne heure par son épouse, venue avec, à la main, une enveloppe portant un cachet officiel, celui d?une institution sollicitée auparavant par son mari, a-elle pensé. En voyant le document, notre bonhomme tempère sa colère, et en une fraction de seconde, prend connaissance du contenu de la missive, n?étant ni plus ni moins que le questionnaire émanant du ministère de l?intérieur pour connaître les raisons ayant motivé ce citoyen, homme de confiance de son quartier, à boycotter les élections. L?espoir a été éphémère pour le questionné qui, d?un coup, oublie sa profonde amertume pour énumérer, et sommairement, les maux qui empoisonnent la vie de sa communauté. « Quand il s?agit d?embauche ou de distribution de logements, je comprends le silence radio affiché », dira, en préambule, le chef de quartier en charge du parking de la cité. « J?explique, par contre, mal ce même silence concernant le bien ou le mal être, c?est selon, de la communauté qui souffre en silence », martèle le chef qui adore le surnom « Raïs », ne manquant, en outre, pas d?arguments qui tiennent la route. « On se donne la peine pour m?interroger pourquoi avoir boudé les urnes, mais l?on n?a jamais pensé à donner une suite à nos doléances au sujet des chiens errants qui ne nous laissent pas dormir. Tout comme le disquaire qui nous assomme avec ses décibels, de jour comme de nuit. Les alentours de l?école où vont mes jumeaux ne sont toujours pas protégés par des ralentisseurs. C?est aussi le silence radio. Je ne veux pas m?étaler sur les caprices de l?eau qui se fait désirer. Et pour fermer la parenthèse, dernièrement, un membre du comité ne possédant pas de connaissances à la maternité où les soins demeurent toujours aléatoires, est venu prendre ma torche pour pouvoir se frayer un chemin dans nos rues obscures et éventrées, qui ont été pourtant budgétisées ? », souligne notre interlocuteur qui veut briser ce silence en devenant un Raïs pour de vrai, d?autant que les élections municipales se profilent à l?horizon.
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