Algérie - A la une

Répétition inexpliquée



Depuis combien de temps l'Algérie n'a pas mis officiellement sur la table la question des excuses de la France pour les crimes commis durant la période coloniale ' Sûr que cela tient à c?ur aux Algériens, mais il faudrait remonter à l'époque du deuxième mandat de l'ex-président Bouteflika, vers la fin de ce deuxième mandat et le début du troisième, pour trouver des traces de cette «exigence» officielle de l'Algérie qui, dans le temps, a ouvertement «demandé à la France officielle des excuses pour ce qu'a fait la France coloniale», selon l'expression de l'ex-ministre d'Etat représentant spécial du président de la République, Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier a conditionné le renforcement des relations avec la France à la présentation des excuses par la France officielle pour les crimes commis en Algérie durant la période coloniale. Cette position intransigeante a été suivie par une proposition parlementaire de criminaliser le colonialisme. Cette exigence de la présentation des excuses par la France n'a pas laissé indifférentes les autorités françaises, et c'est au président Sarkozy qu'il a été donné, en ce temps-là, d'y répondre. Nicolas Sarkozy, ancien président français, a refusé de présenter des excuses officielles à l'Algérie autour de la période coloniale, alléguant que «les jeunes générations ne peuvent s'excuser pour ce qu'ont fait les anciennes générations», et appelant l'Algérie à dépasser ce sujet et à s'orienter vers de nouvelles relations, à regarder vers l'avenir. Dans le temps, le refus publiquement affiché de l'ancien président Sarkozy de présenter des excuses officielles à l'Algérie était une réponse à l'exigence des autorités algériennes, mais à quoi et à qui répond aujourd'hui le président Macron quand il déclare qu'il n'a pas à demander pardon à l'Algérie ' C'est dans un entretien accordé à l'hebdomadaire français ‘Le Point' que le président Macron a balancé cette phrase en guise d'explication donnée au journaliste-écrivain Kamel Daoud qui l'interviewait. Tout en exprimant dans la foulée l'espoir que «le président Tebboune pourra venir en 2023 en France» afin de poursuivre «un travail d'amitié […] inédit» après la visite qu'il a effectuée en Algérie en août dernier. Il a également eu un entretien téléphonique avec le président Tebboune juste quelques jours après cette déclaration. Si cela explique une chose, c'est que cette déclaration n'est pas de nature à modifier le cours des évènements ou la voie de la réconciliation des mémoires choisie par les présidents algérien et français. Peut-être que cette sortie du président français est destinée à l'opinion française, parce que les questions des excuses, du pardon et de la repentance à présenter à l'Algérie sont également une affaire franco-française ' Cette façon de dire du président Macron, qui a fermement avancé qu'il n'a pas à demander pardon à l'Algérie, est d'autant plus obscure quand on sait pertinemment que l'Elysée a fait savoir, en janvier 2021, au lendemain de la réception du rapport présenté par l'historien Benjamin Stora sur la guerre d'Algérie, qu'il n'était pas question de présenter des excuses à l'Algérie. Ainsi se dégage la nouvelle position officielle de la France, «la reconnaissance des fautes ou des crimes, oui. La repentance, non». Quel besoin de le répéter encore '


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