Revoilà les interrogations sur l'avenir de la question palestinienne, elle-même sous-tendant celui du Proche-Orient, une région déjà source d'inquiétude. Et ce ne sont pas les regrets qui régleront quoi que ce soit. Les états d'âme n'ont jamais été de la moindre utilité, surtout quand ceux qui les énoncent ne font pas preuve d'une démarche univoque en ce qui concerne les questions de droit. Le leader palestinien et ses principaux collaborateurs en étaient, hier, à faire le tour de la question après que les dirigeants américains aient renoncé à demander à Israël un gel de la colonisation comme préalable à toute négociation, déclarant qu'ils vont essayer de parvenir à la paix en se concentrant sur les «problèmes centraux» du conflit.
Cette nouvelle approche devrait àªtre discutée la semaine prochaine au département d'Etat, à Washington, où négociateurs israéliens et palestiniens sont attendus, a confirmé le porte-parole du département d'Etat. Philip Crowley a assuré qu'il ne s'agissait «pas d'un changement de stratégie». «Il pourrait bien s'agir d'un changement de tactique», a-t-il toutefois concédé. Une formule qui renforce le doute des Palestiniens, surtout après les péripéties qui ont précédé et accompagné le sommet tenu à Washington en septembre dernier. Difficile, en effet, d'oublier l'affront fait aux Etats-Unis quand au printemps dernier Israël a annoncé de nouvelles constructions, alors même que le vice-président, Joe Biden, y était pour justement parler du processus de paix.
Le reste de la période a été marqué par le chantage israélien sur cette question de la colonisation qui n'a jamais été, en réalité, un processus rampant. Et cela, malgré son caractère illégal, comme en témoigne au moins l'ONU, et dangereux, comme l'indiquent les rapports de chancelleries, même si l'Union européenne, elle aussi destinataire, refusait jusqu'à il y a peu de les rendre publics. Pour le président palestinien, le constat est simple. «Il n'y a pas de doute qu'il y a une crise, une crise difficile», a  déclaré Mahmoud Abbas, tandis que ses proches parlent d'échec. Les Américains récusent pourtant cette idée d'échec en déclarant qu'ils vont «immédiatement parler avec les deux parties des questions concrètes des négociations».
Par «questions centrales» du conflit, les diplomates évoquent habituellement des sujets aussi épineux que le tracé des frontières, la question des réfugiés et le statut d'El Qods. Une question que n'avaient pas besoin de soulever le Bresil et l'Argentine qui ont décidé lundi de reconnaître l'Etat palestinien tel qu'il a été proclamé à Alger en novembre 1988. Ou encore, pour àªtre plus précis, tel que stipulé par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Une manière de rejeter toute approche qui s'en éloignerait. Il ne s'agit plus, en effet, de dire son soutien à un Etat palestinien.
Toutes ces questions figuraient dans le processus d'Oslo conclu en 1993 jusqu'à l'échéancier. Sauf que le processus en question a été tué par les Israéliens, qui ont révélé plus tard qu'ils refusaient toute approche qui comportait des échéances. Ainsi en est-il de la feuille de route déterrée ces derniers mois, mais en fin de compte, sans la moindre conséquence. Ou si, celle de renforcer l'opposition palestinienne à toute forme de négociation. Le président Mahmoud Abbas pourrait àªtre amené à en tirer les conséquences et la première d'entre elles, celle d'annoncer la fin de l'Autorité palestinienne. La fin d'un alibi, mais un vide que beaucoup appréhendent. Avant de quitter ses fonctions, l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait mis en garde contre le risque de chaos.
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Posté Le : 10/12/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohammed Larbi
Source : www.elwatan.com