Algérie

Repères



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Privée de son droit d'agir, l'ONU a conservé au moins celui de parler de la guerre en Syrie, totalement occultée. C'est une obligation morale pour elle d'asséner ses vérités, plus question aussi de les garder pour elle et remplir les tiroirs là où personne n'ira les chercher. Autant dire qu'elle fait tout, du moins ce qu'elle peut faire sans demander l'avis de ses membres.Et ce qu'elle vient de révéler au sujet de la guerre en Syrie est tout simplement effroyable. En termes de bilan et autres dégâts, mais aussi de ce que ce pays soit devenu un immense champ de bataille, où s'affrontent les groupes les plus divers, et ce, sans que le monde bouge. Ce qui a fait dire, et même depuis bien longtemps déjà, à de nombreux analystes qu'il est faux de parler d'échec de la diplomatie internationale, pour la simple raison qu'il n'y a pas eu d'action.C'était en 2012, et depuis cette date, rien n'a été fait, bien au contraire, nous avons assisté à de nouveaux intervenants, plus radicaux que tous les autres. Le combat pour les droits de l'homme est totalement perdu de vue, et chaque groupe impose ses lois sur la portion de territoire qu'il contrôle au moins pour un temps. Alors l'ONU a brisé le mur du silence et en parle à travers un chiffre, celui des morts. Plus de 191 369 personnes, parmi elles des milliers de femmes et d'enfants de moins de dix ans, ont été tuées depuis le début de cette guerre, entre mars 2011 et avril 2014, dont près de 100 000 durant l'année écoulée.Voilà donc le double message de l'ONU, et cela témoigne de l'aggravation du conflit, exactement comme elle l'appréhendait, ne manquant pas alors de fustiger la «paralysie internationale» qui encourage les «assassins». L'ONU avait vu juste, mais elle a été limitée dans son action alors même qu'elle avait engagé une médiation internationale en vue d'une solution politique acceptée par les deux camps, seul celui du pouvoir subsistant, alors que celui de l'opposition a été submergé et balayé par des forces extrémistes, que des puissances occidentales n'excluent plus de combattre. «Y aller ne veut pas dire se mettre aux côtés du pouvoir» de Bachar Al Assad, tient-on à dire.Quant à l'ONU, elle se veut directe et explicite. «Les assassins, les destructeurs et les tortionnaires en Syrie et en Irak ont été encouragés et enhardis par la paralysie internationale», souligne l'ONU dans un style rarement sinon jamais connu. A quoi bon choisir ses mots quand aucun d'entre eux n'est en mesure de rapporter avec exactitude la situation faite aux Syriens, laquelle «n'attire guère plus l'attention».A ce stade, on sait ce que cela veut dire. Rien n'est fortuit. C'est clair dans le propos de l'ONU. L'expression de la colère, mais pas aussi aveugle que cela puisse paraître. Parler de paralysie renvoie ainsi à l'Etat qui continue de frapper l'ONU, tout simplement empêchée d'agir. Jusqu'à quand, doit-on alors se demander '




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