Algérie

Repère : Une situation explosive



Cachez cette situation», semble-t-on se dire dans certains pays pourtant au verbe facile comme si le silence pouvait prouver le contraire. Ou encore se croient-ils contraints à  un exercice qu'ils savent en tout état de cause inutile et qui consiste à  mettre les deux parties sur un même pied d'égalité '
Peut-on en effet réellement ignorer le conflit palestinien, que les spécialistes ont analysé et décrit aussi bien dans ses causes que pour les conséquences qu'il peut engendrer, et certaines d'entre elles sont bien visibles, malgré ce qui peut bien se passer dans certains pays de la région ' La situation est telle que beaucoup, aujourd'hui, redoutent un nouveau soulèvement palestinien, la fameuse intifadha qui a remis les compteurs à  zéro et mené vers la table des négociations. C'est vrai qu'elles n'ont pas été concluantes, et en cela Israël est pointé du doigt jusque et y compris par ses plus proches alliés comme en témoignent leurs rapports. Eh oui, et il n'en manquent pas, et toujours aussi précis, en tout cas tranchant avec certains de leurs discours où ils mettent les deux parties sur un pied d'égalité comme s'il s'agissait d'une guerre classique opposant deux armées d'un même niveau.
C'est cette fameuse symétrie contre laquelle mettait en garde l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan quand Israël utilisait tout son arsenal contre les Palestiniens, comme l'aviation ou les bombes au phosphore. C'est tout juste si certains dénonçaient «un usage excessif de la violence», omettant alors d'en fixer le seuil pour qu'elle ne le soit pas, et par conséquent autorisée. Mais n'est-ce pas là une grave dérive, alors qu'elle est le fait d'une seule partie, l'occupant israélien, les Palestiniens exerçant quant à  eux leur droit à  la résistance ' C'est bien l'ONU qui relevait très officiellement, en mai dernier, soit avant même les incidents de ces derniers jours, l'augmentation des tirs à  balles réelles de soldats israéliens dans les territoires palestiniens, en violation des lois internationales obligeant à  la protection des populations dans les zones de guerre, sauf à  considérer que la Palestine en est exclue, et dans ce cas, tout est permis, jusqu'aux actes racistes commis par les colons israéliens et demeurés impunis. C'est vraiment l'inversion des rôles et des responsabilités, certains allant jusqu'à revendiquer, pour Israël, le droit à  la légitime défense. Rien que cela. Pour beaucoup, c'est un parti pris, le même que celui qui consiste à  faire pression sur les Palestiniens pour les amener à  faire de nouvelles concessions à  Israël, sachant pertinemment qu'ils n'avaient plus rien à  donner ou encore, comme le disait le défunt leader palestinien Yasser Arafat, qu'il ne leur restait «plus que la feuille de vigne». Alors, à  quand la prochaine intifadha ' Elle ne sera jamais loin aussi longtemps que durera l'occupation israélienne, font savoir les Palestiniens. Ils l'ont fait à  deux reprises avec, à  chaque fois, un même contexte. C'est tout juste s'ils avaient accordé un délai à  leurs dirigeants qui avaient emprunté la voie de la négociation, souvent sans grande conviction. Ce qui est remarquable, c'est cette jonction avec les Palestiniens vivant en Israël dont l'impact est tellement évident qu'il caractérise aujourd'hui le discours d'un personnage comme le Premier ministre israélien qui en cherchant à  calmer plus extrémiste que lui, croit qu'il lui est possible de ne pas apparaître pour un temps, cela ne fait aucun doute, comme le chef de guerre qu'il a voulu àªtre. La démarche est dérisoire, mais le danger bien réel.


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