Algérie

Repère : une mort suspecte International : les autres articles



Repère : une mort suspecte                                    International : les autres articles
La veuve du leader palestinien, Yasser Arafat, a déposé hier, en France, une plainte pour assassinat. La démarche en question était attendue depuis le jour où il a été question d'assassinat et non pas de mort des suites de maladie le 11 novembre 2004 de celui qui avait conduit la lutte du peuple palestinien depuis les années soixante. Selon le bulletin de décès, Yasser Arafat est mort d'un accident vasculaire cérébral hémorragique massif. Sauf que les Palestiniens notamment n'y croyaient pas. Cette plainte intervient après la découverte, par un laboratoire suisse, de quantités anormales de polonium sur des effets personnels de l'ex-dirigeant palestinien, relançant la thèse d'un empoisonnement, et par voie de conséquence de son assassinat. L'opinion mondiale vient tout juste d'entendre parler du polonium bien que la découverte de cette substance par Marie Curie, lui donnant même le nom de son pays ' la Pologne ' soit ancienne.
Les Palestiniens sont prêts à une analyse du corps du chef historique Yasser Arafat et réclament une enquête internationale. Son successeur Mahmoud Abbas avait, quant à lui, décidé d'autoriser l'analyse du corps «à condition que sa veuve, Souha Arafat, et son neveu, Nasser Al Qidwa, représentant de la famille, l'approuvent», ce qui est désormais acquis. L'Institute for Radiation Physics de Lausanne, qui a analysé des échantillons biologiques prélevés dans les effets personnels du dirigeant palestinien, remis à sa veuve par l'hôpital militaire français de Percy, y a découvert «une quantité anormale de polonium», apprenait-on au début du mois de juillet écoulé. «Nous avons trouvé un niveau significatif de polonium dans ces échantillons», a déclaré à la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera le directeur du laboratoire, François Bochud, estimant que cette substance radioactive n'est accessible qu'à «des gens qui s'intéressent ou construisent des armes nucléaires».
Et d'ajouter que «l'unique moyen» de faire la lumière est «une exhumation de Arafat qui nous fournirait un échantillon à haute teneur en polonium, s'il a été empoisonné», et tout en prévenant qu'«il faut le faire vite parce que le polonium se décompose, donc si nous attendons trop longtemps, toute éventuelle preuve disparaîtra». Les Palestiniens, et le monde d'une manière générale, sauront-ils enfin de quoi est mort Yasser Arafat ' Une semaine après sa disparition, la direction palestinienne interpellait déjà les autorités françaises, et sa demande était rejetée au nom du secret médical, même si à cette même époque, l'on parlait déjà d'empoisonnement.
Moins d'une année plus tard, cette même hypothèse n'était pas écartée par les Israéliens eux-mêmes, comme s'il s'agissait d'un fait d'armes, sauf que cela n'a jamais atteint les cercles officiels, et pour cause. Les milieux en question parlaient alors de «liquidation», autrement dit d'assassinat, Israël ayant fait de la liquidation physique des résistants palestiniens un élément majeur de sa politique. Ses médias ne s'en cachent même pas. La formule en question était utilisée dès le mois de septembre 2005, le quotidien Haaretz parlant déjà d'empoisonnement. Pour mieux conforter cette thèse, il en est, et même beaucoup, pour rappeler au moins l'intention jamais dissimulée du Premier ministre israélien de l'époque, Ariel Sharon, d'éliminer Arafat.
Quelques mois auparavant, il assurait qu'il ne voyait aucune différence entre les leaders palestiniens, dont il avait ordonné l'assassinat, et Arafat. De nombreux dirigeants palestiniens, rappelle-t-on, avaient été assassinés jusque dans leur exil. Leur liste est établie au plus haut niveau politique, et Israël ne s'en est jamais caché, jouissant malheureusement d'une certaine complaisance au niveau international. C'est tout juste si de tels actes ont été déplorés timidement. Une autre injustice.


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