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Ce n'est pas de la réserve, mais l'institut Nobel n'a pas pour habitude de commenter les discours. D'aucuns pourtant auraient aimé connaître l'avis de cette honorable institution sur la voie suivie par le président Barack Obama à qui elle avait décerné le plus prestigieux de ses prix, celui de la Paix. Il venait alors récompenser non pas un acte, mais une intention affichée par le président Barack Obama durant la première année de son premier mandat. Pour les spécialistes, l'institut Nobel obligeait, en quelque sorte, le président Obama à faire la paix là où celle-ci était inexistante, sinon menacée.
En ce qui concerne le Proche-Orient en tout cas, un engagement semblait se profiler, lui-même allant jusqu'à dire que la persistance du conflit qui affecte cette région menaçait les intérêts des Etats-Unis. Il était donc normal de s'attendre à des actes, surtout que Washington donnait l'impression d'avoir engagé toute son Administration, le Sénat faisant exception avec l'accueil réservé au Premier ministre israélien. Mais depuis sa réélection, il en est qui refusent de perdre espoir, considérant même que M. Obama a quatre années pour amener les Israéliens à faire la paix. De la paix, il en était question lors de son premier voyage en Israël et dans les Territoires palestiniens, où il a exhorté les deux parties à avancer vers la paix. Pas suffisant, estiment alors les Palestiniens, visiblement déçus. «La paix est la seule voie vers la vraie sécurité», a déclaré M. Obama.
Resté dans la région après le départ du président Obama, le secrétaire d'Etat, John Kerry, a souligné samedi que «la paix n'était pas seulement possible, mais également nécessaire pour l'avenir des peuples israélien et palestinien». Mais pas de processus en vue et surtout, estime-t-on déjà, qu'en est-il du lien entre ce conflit et les intérêts des Etats-Unis ' Le propos ne le rapporte pas, apparemment. En ce qui concerne la politique de colonisation qui a détruit tout processus de paix, il a estimé que «nous ne considérons pas (sa) poursuite comme constructive, adéquate, ou de nature à faire avancer la cause de la paix» ; il dira toutefois que cette question devrait être réglée lors de pourparlers de paix et non par un gel préalable des constructions, comme l'exigent les Palestiniens.
Satisfaction des Israéliens, mais déception des Palestiniens qui se montreront intransigeants, considérant qu'il n'est plus possible de faire la moindre concession.C'est bien le défunt leader palestinien Yasser Arafat qui déclarait, en mai 1992, qu'il ne lui «restait plus que la feuille de vigne». Comprendre par là que la résistance palestinienne avait alors tout donné pour la paix. Les statistiques sont nettement en défaveur des Palestiniens, puisqu'en 2011, Israël a pris le contrôle de 50% du territoire de la Cisjordanie avec pas moins de 124 colonies.
Et avec tout cela, Israël parlait encore de paix et appelait les Palestiniens à ne pas poser le moindre préalable. Jusque-là, se rend-on compte, les Palestiniens étaient réguliers à toutes les formes de pourparlers même sans la moindre consistance, refusant d'endosser leur échec. Sans être accusée de trahison, leur direction fait désormais face à sa propre opinion, persuadée de l'échec du processus de paix et de l'Autorité palestinienne née en 1993 lors des accords d'Oslo, pour une période transitoire de cinq années. Le nouveau gouvernement israélien vient de mettre fin à toute perspective de paix. Ce n'est plus le début d'un bras de fer, mais bien celui d'une autre période d'incertitude. C'est aussi et peut-être surtout la fin d'un mensonge, Israël venant d'en donner la preuve.


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