Algérie

Repère : Mots durs et grands enjeux



Le chef de l'Etat a commenté ce qui se passe sur la scène politique nationale, dans son message adressé à l'ouverture de la réunion entre le gouvernement et les walis. Le président Bouteflika a accusé des «cellules dormantes» et des «cercles de prédateurs» de vouloir attenter à la crédibilité du pays et à la volonté de ses enfants.Usant de mots durs, il a catalogué dans le registre des comploteurs aventuristes tous ceux qui ont suggéré, d'une manière ou d'une autre, que la succession est plus impérative dans le contexte politico-économique et régional actuel. Aux appels à la succession, le président Bouteflika a répondu par la négative.
Il n'est pas prêt à céder sa place à quelqu'un d'autre, encore moins à remettre le flambeau à ceux qui prônent le changement. Il qualifie ainsi la tentation du changement de saut dans l'inconnu, d'aventurisme politique sans issue et de compromission du processus de paix enclenché depuis la mise en place de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, qu'il brandit comme un trophée de «guerre».
Le président Bouteflika a bien affiché son hostilité à cette idée de succession ou de changement, propagée par «certains» pour des «raisons obscures». Le chef de l'Etat a lancé une sorte de mise en garde en affirmant que l'enjeu est beaucoup plus grand que la question de la succession de personnes ou de responsables.
Il se place, à nouveau, comme le garant de la stabilité, le ciment de la réconciliation et les fondations de la reconstruction de l'économie nationale. Il appelle ainsi les walis à être vigilants pour déjouer les man?uvres politiciennes qui visent à porter atteinte à la volonté du peuple.
En décodé, le chef de l'Etat lance un message aux walis pour se préparer à la prochaine présidentielle afin d'assurer la continuité et de ne pas céder aux chants des sirènes. Les walis doivent donc, selon son message, ?uvrer à permettre au peuple d'exercer sa souveraineté et de poursuivre son ?uvre, comme ils l'ont fait durant les précédentes échéances électorales.
Autrement dit, les walis sont instruits de garantir le succès de la candidature de Bouteflika pour la prochaine présidentielle ou de celui qu'il désignerait à sa place pour continuer son «?uvre». En tout cas, le chef de l'Etat rejette toute idée de changement qu'il assimile à de l'aventurisme.
Pour vendre cette idée de la continuité, déjà véhiculée par le premier cercle de ses soutiens indéfectibles, le président Bouteflika a sérié ses réalisations et a défendu bec et ongles le bilan de ses 20 ans de règne. Il considère que les réalisations accomplies ne sont qu'une «étape», suggérant donc qu'il va y avoir des étapes plus importantes qui ne pourraient être atteintes sans sa poursuite à la tête de l'Etat.
Dans son message, certains observateurs décèlent des signes d'inquiétude, qui laissent entendre qu'il y a bien des résistances à l'intérieur du système contre un 5e mandat. Autrement dit, il y aurait au sommet du pouvoir ceux qui voudraient assurer la «continuité» sans lui ! La partie n'est donc pas gagnée d'avance, comme les précédentes.


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