Algérie

Repère : les ravages du consensus International : les autres articles



La charte de la Ligue arabe créée en 1945 ne serait-elle pas dépassée ' Non, si l'on considère que sa création répond à un besoin qui est de «consolider les liens entre ses pays membres et de coordonner leurs politiques en vue d'assurer la coopération entre eux et préserver leur indépendance et leur souveraineté». Objectif louable et toujours d'actualité, sauf qu'il y a beaucoup à dire. La première guerre contre l'Irak en a donné un signal fort, avec l'engagement de pays arabes au sein d'une coalition dirigée contre ce pays fondateur. Certains ont voulu solder de vieux comptes ou taire une rivalité, et là certains pensent à l'engagement de la Syrie dirigée alors par le défunt Hafez Al Assad. Ce qui est aussi une évidence est cette théorie du complot.
C'est bien l'ancien président égyptien, Hosni Moubarak, qui parlait de «conseil de conspiration arabe», un ensemble auquel il voulait intégrer son pays et qui comptait déjà, en son sein, l'Irak, le Yémen et la Jordanie. Même le transfert du siège de la Ligue arabe en 1990 de Tunis vers Le Caire s'est fait dans une sorte de clandestinité. Et dire que chaque sommet inscrivait à son ordre du jour la question relative à «l'assainissement du climat arabe». C'est clair et cela veut tout dire.
Les différents sommets ont aussi marqué son parcours, avec des agendas souvent sans le moindre rapport avec les urgences (et le Monde arabe en connaît) et les questions essentielles. Quant à son fonctionnement, il a connu une seule modification en un demi-siècle d'existence. Ce qui est peu, la Ligue comptant alors vingt-deux membres contre sept à sa naissance. Elle n'a même pas tenu compte aussi des changements intervenus dans le monde, même si le changement accepté consiste à tenir des sommets réguliers et ordinaires, tous ceux qui se tenaient auparavant avaient un caractère extraordinaire, la charte ne prévoyant que des réunions ministérielles.
La régularité n'est pas un changement fondamental, les décisions étant toujours prises par consensus, ce fameux ijmaâ qui satisfait ou devrait satisfaire tout le monde, mais à quel prix ! Tout ce qui suscite la moindre contestation ou réserve est tout simplement supprimé. Autant dire alors sans véritable décision, malgré l'importance des questions abordées. Pourtant et dès le début des années 2000, l'Algérie appelait à une réforme de la charte afin que les décisions soient désormais prises à la majorité.
C'est cela la démocratie, même si ce principe a ses propres limites, mais les spécialistes considèrent que cette règle est la moins mauvaise. Elle impose à ceux qui en disposent de s'exprimer, ou plus clairement se déterminer, encore que là aussi des arrangements sont possibles. La simple pression, sinon mieux acheter des voix. Malgré ces limites, il sera difficile de s'abriter derrière le fameux consensus, décidément bien commode, mais surtout bien contraignant, car c'est la manière la plus recommandée pour favoriser l'immobilisme. L'Algérie voulait que la Ligue s'en débarrasse comme d'un fardeau, mais elle a fait face à une forte opposition.
En ce qui concerne l'actuel sommet de Doha, elle a émis des réserves à l'octroi du siège de la Syrie à l'opposition, sans le moins du monde manquer d'arguments. C'est d'ailleurs l'opposition syrienne qui en donne, à travers ses dissensions qui l'empêchent d'accomplir l'acte demandé par la Ligue le 6 mars, et consistant pour elle à «former une instance exécutive pour occuper le siège de la Syrie». Pourquoi donc ce forcing, et surtout que cache-t-il '


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