Algérie

Repère : les nouvelles frontières International : les autres articles


Repère : les nouvelles frontières                                    International : les autres articles
Il y a des analystes avisés, d'autres perspicaces au risque de paraître iconoclastes, avec des approches froides et sans le moindre état d'âme. Il est une autre catégorie à la formule peut-être facile, mais nullement hasardeuse. Comme celui qui dit sa crainte de voir ce qu'on appelle le Printemps arabe s'acheminer vers un autre Sykes-Picot, ce fameux accord franco-britannique sur le partage du Proche-Orient. Il en est qui le disent, car persuadés qu'il y a toujours quelque chose à achever jusqu'à atteindre l'infiniment petit, et donc le plus faible qui soit, aussi longtemps que cette région restera marquée par des conflits ou, plus encore, qui continuera à perturber l'ordre international actuel. Tout en effet bouge au Proche-Orient, et pas uniquement des populations avides de liberté, et le cas syrien est révélateur de ce qu'un conflit considéré comme local, ou plus simplement mettant aux prises un pouvoir et sa population, peut engendrer comme conséquences.
Les plus hautes instances internationales appréhendaient ce risque il y a déjà une année. Elles ont, à juste titre, mis en garde contre le risque d'explosion du Proche-Orient et ensuite des guerres par procuration, avec comme première conséquence des fractures internes comme ce fut le cas pour l'Irak dès le milieu des années 1990. Ce pays, ainsi que la Syrie, ont cessé d'être des mosaïques avec des guerres internes opposant des communautés. Et là, il s'agit des Kurdes que l'on sait éparpillés sur quatre pays (Turquie, Irak, Iran et Syrie), engagés dans différentes formes de lutte pour leur émancipation.
Le plus récent mouvement en ce sens étant celui des principales formations kurdes de Syrie qui ont convenu de former une force militaire unie après avoir occupé le vide laissé par l'administration centrale dans le nord-est de la Syrie, qui abrite la plupart des deux millions de Kurdes de ce pays. Deux faits majeurs : premièrement, la Turquie voisine récuse la version officielle et accuse Damas d'y avoir ouvert la voie aux Kurdes ; on relèvera deuxièmement des alliances qui transcendent les frontières, puisque le Parti de l'union démocratique kurde (PYD) est la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie).
«Les deux conseils nationaux kurdes du Kurdistan de l'Ouest ont convenu de former une force militaire unifiée regroupant les forces du PYD et les dissidents dans le Kurdistan», selon des sources locales. Avec cette précision que dans leur terminologie, le Kurdistan-Ouest signifie la Syrie. Autre précision : aucune action politique n'est pour le moment envisagée, sinon clairement annoncée.
Chez le voisin irakien dirigé par le Kurde Jalal Talabani, rien ne va, autorité centrale et direction de la région autonome kurde s'approchant même de la guerre. Ce qui veut dire que dans ce pays, il y a autant d'armées que d'autorités.
Le Premier ministre irakien, Nouri Al Maliki, en conflit avec la région autonome du Kurdistan sur une série de dossiers, a récemment mis en garde les forces kurdes contre tout mouvement de troupes ou contact inopinés avec l'armée irakienne. Cet avertissement intervient après que le Kurdistan ' une région du nord de l'Irak qui jouit d'une grande autonomie depuis la défaite de l'ancien régime irakien lors de la première guerre du Golfe en 1991 ' ait envoyé plusieurs milliers de combattants près d'une ville revendiquée à la fois par Baghdad et le Kurdistan.
Là aussi, constate-t-on, aucune manifestation séparatiste. Mais fallait-il que le président de cette région, Massoud Barzani, le fasse alors qu'il appelle à résoudre la crise «de manière constitutionnelle», mais aussi à «ouvrir la porte de la négociation entre les directions militaires dans les zones frontalières '» Et là, il s'agit de frontières intérieures. Là également, la Turquie a affiché son intérêt, son Premier ministre accusant Baghdad de vouloir provoquer une guerre civile en Irak, après avoir déjà appelé, il y a une quinzaine d'années, à ne pas franchir certaines limites. Qu'en sera-t-il cette fois '
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)