Algérie

Repère : le risque de guerre toujours grand


Il ne s'agit pas d'emprunter au discours ambiant, mais il est toutefois nécessaire de mettre les choses au clair. Il ne s'agirait plus en effet de savoir si Israël attaquera l'Iran, mais quand. Cela semble d'autant vrai qu'il n'y a plus la moindre place pour la négociation. Mais négocier quoi au juste ' Jusque-là l'Iran affirme son droit à  développer la filière nucléaire, assurant qu'il a un caractère strictement civil.En fait, préparer l'après-pétrole, sauf que les accusations de développer l'arme nucléaire ne manquent pas. En tout état de cause, ce dossier devrait accaparer l'attention du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) réuni depuis hier dans la capitale autrichienne, eux-mêmes soumis à  une forte pression, voire même une espèce de conclusion qui ira dans le sens des accusations portées contre l'Iran. Que dira le directeur général de cette agence onusienne en plus des «divergences majeures» constatées dans son précédent rapport de février ' En novembre, l'AIEA avait publié un rapport très critique – le plus sévère après plus de huit ans d'enquête de l'agence en Iran – confortant les soupçons des Occidentaux et d'Israël sur une dimension militaire du programme nucléaire iranien, perspective rejetée par Téhéran. Depuis novembre, la pression s'est nettement accrue sur l'Iran : les Etats-Unis et l'Union européenne ont renforcé leurs sanctions, tandis qu'Israël brandit la menace d'une frappe militaire. Ce qui n'a pas empêché ce pays d'augmenter sa capacité d'enrichissement d'uranium, ce qui, selon les spécialistes, le rapproche de la technologie qui lui permettrait d'aller jusqu'à 90%, le niveau de pureté nécessaire pour fabriquer une bombe atomique. Voilà donc pour les accusations, jamais abandonnées malgré les démentis iraniens, et même si cela devait poser un grave problème, car aussi bien Israël que d'autres pays n'ont eu aucun mal pour accéder au nucléaire, le premier d'entre eux bénéficiant même de l'aide de pays occidentaux, faisant de lui la sixième puissance nucléaire. Selon des sources concordantes, il possèderait pas moins de deux cents ogives nucléaires. Un secret si mal gardé qu'un haut responsable israélien a cru pouvoir en parler en 2006. Il s'agit d'Ehud Olmert qui a cessé d'être Premier ministre dès qu'il a mis fin à  ce que l'on appelle l'ambiguïté israélienne. Une telle situation n'empêche pas Israël de menacer l'Iran de l'attaquer, en fait une déclaration de guerre, ou plus simplement une catastrophe annoncée pour le Proche-Orient, et même le président américain ne semble plus lui aussi exclure une telle hypothèse. C'est la conclusion que le Premier ministre israélien du discours prononcé par le président Obama devant l'AIPAC, le principal lobby israélien : «Je me félicite que le président Obama ait réaffirmé que toutes les options étaient sur la table.» M. Obama déclarait aussi que «pour la sécurité d'Israël, pour la sécurité de l'Amérique et pour la paix et la sécurité dans le monde, l'heure n'est pas aux fanfaronnades. C'est le moment de laisser notre pression croissante (sur l'Iran, ndlr) faire son effet, et de soutenir la large coalition internationale que nous avons construite». En d'autres termes, une solution diplomatique ce qui a d'ailleurs fortement déplu à  certains milieux israéliens qui s'attendaient certainement à  un feu vert de Barack Obama pour une attaque contre l'Iran. Justement, de telles fanfaronnades semblent l'agacer. «On parle trop de guerre», a-t-il ainsi déclaré, surtout, ajoutera-t-il que «de telles discussions n'ont servi que le régime iranien en faisant grimper le prix du pétrole dont il dépend pour financer son programme nucléaire».
Un discours pas forcément improductif en somme, puisque l'Iran en tirerait profit, et que rien par ailleurs ne semble l'arrêter dans son choix du nucléaire. Sauf que la perspective qu'il en dresse serait tout simplement effroyable. Qui en bénéficiera ' Pour les Iraniens, la réponse est simple. La région sera face à  un cycle dévastateur.
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