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La politique étrangère du Canada a-t-elle changé ' Il ne s'agit pas de ses éléments fondamentaux ni de son orientation et encore plus des choix qu'il lui arrive sinon qu'il doit faire, mais de sa conduite.
En tout cas, son ministre des Affaires étrangères vient de franchir le pas en affichant son parti pris en faveur d'Israël.
D'ailleurs, John Baird, connu pour être résolument pro-israélien, ne s'en cache pas. Il l'a fait savoir en rencontrant dans le secteur oriental
d'El Qods, dont l'annexion n'a jamais été reconnue par l'ONU, la ministre israélienne de la Justice, Tzipi Livni, qui n'en demandait pas tant à l'heure où l'Etat palestinien a franchi le seuil des Nations unies avec un niveau de reconnaissance internationale considérable, malgré l'opposition du Canada.
La suite qu'Israël redoute tant, puisque les Palestiniens peuvent recourir aux instances de l'ONU et donner de nouveaux contours à leur cause, est donc à venir. L'on ne dira pas alors que le ministre canadien a fait preuve d'anticipation. Tout juste une provocation à laquelle aucun de ses homologues étrangers ne s'était livré, même si eux aussi sont connus pour leur parti pris pro-israélien.
Eux savent que la question des territoires est d'une extrême sensibilité et que dans ce cas le Conseil de sécurité des Nations unies, considéré comme l'incarnation de la légalité internationale, a tôt fait de prendre en charge, en établissant les frontières israéliennes et fixant celles de l'Etat palestinien incluant le secteur oriental de la ville sainte.
Toute autre considération constituerait alors une violation du droit international et un déni de justice.
Le Canada vient donc de franchir le pas, car le geste de son ministre des Affaires étrangères ne constitue rien moins que la reconnaissance de l'occupation israélienne.Même les Israéliens parlaient hier de «précédent» et c'est ce qui a fait réagir les Palestiniens qui en ont mesuré la gravité.
«Il faut noter qu'une telle reconnaissance diplomatique de la situation créée par la tentative d'annexion de notre capitale est une violation flagrante du droit international» et a pour «conséquence de tenter de légitimer la situation illégale sur le terrain et pourrait revenir à aider et encourager une politique israélienne illicite», regrette M. Erekat, membre de la direction palestinienne. Analysant les conséquences qui pourraient découler de cette «complicité avec les violations israéliennes des lois internationales de la guerre», comme il la considère, le dirigeant palestinien estime qu'elle pourrait contrarier les efforts actuels, notamment des Etats-Unis, en vue d'une solution à deux Etats.
Voilà donc le Canada réaffirmant son alliance «étroite et spéciale» avec Israël, exactement comme l'ont déclaré certains pays, tout en se gardant de franchir un seuil fixé par les résolutions de l'ONU. Les Palestiniens n'ont pas manqué d'en prendre acte, soulignant à cet effet que le Canada est devenu «un obstacle plutôt qu'un partenaire pour la paix», tout en l'invitant à reprendre «son rôle historique en faveur du respect du droit international et des droits de l'homme».


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