Algérie

Repère : Le pillage des eaux sahraouies continue



Le Front Polisario a décidé de ne pas se suffire de vagues marques de sympathie qu'il est facile de renier en d'autres occasions. En réalité, ce n'est pas la première fois qu'il appelle la communauté internationale à  ne pas se faire la complice de l'occupant marocain, et ce, d'autant plus que l'ONU a à  maintes occasions mis les choses au point en ce qui la concerne.
C'est ainsi qu'en janvier 2003, le conseiller juridique des Nations unies a rendu un jugement sans appel en déclarant que le Maroc n'a jamais été la puissance administrante du Sahara occidental, et qu'il en est l'occupant et ce, depuis son invasion de ce territoire en 1975. Un verdict sans appel, surtout à  l'intention de ceux qui plaidaient l'ignorance, encore qu'à ce stade des relations internationales, cela est tout simplement invraisemblable, et en tout état de cause irrecevable. C'est dans ce contexte que le Front Polisario a appelé l'Union européenne  à  «annuler tous les accords de pêche conclus avec le Maroc, qui incluent les eaux territoriales du Sahara occidental ». Ce n'est pas la première fois que l'Europe est interpellée en ce sens, mais le Vieux Continent n'a jamais été en manque d'arguments, du moins le croyait-il, et ce pour défendre ses pêcheurs, mais sans àªtre regardant sur l'impact politique d'une telle décision. En lançant sa flotte dans les eaux territoriales du Sahara occidental, l'Europe prend position dans un conflit dans lequel elle est souvent interpellée pour contribuer à  son règlement. Mais en agissant de la sorte, elle en retarde l'échéance, sinon qu'elle contribue à  son blocage. Dans un autre cas, l'Europe prend ce qui ne lui appartient pas, pas plus qu'au Maroc d'ailleurs. Beaucoup considèrent ce rapport comme du pillage, les ressources qui en sont tirées ne bénéficiant pas au peuple du Sahara occidental. Le côté politique est encore plus lourd de conséquences. En acceptant de conclure des accords de pêche avec une force d'occupation dans des eaux qui font partie d'un territoire sous occupation, les Européens y vont en toute connaissance de cause. Ils l'ont reconnu d'une certaine manière dès les années 1990, des diplomates européens laissant entendre que le Maroc est l'autorité de fait. Bien sûr que cela n'a jamais été déclaré de manière officielle, mais le double discours devient dans ce cas une évidence. Des concepts hors normes du droit international sont alors inventés pour défendre des intérêts étroits, et dans le meilleur des cas se donner bonne conscience.C'est ce que l'Europe a tenté de faire quand elle avait affirmé qu'elle veillerait à  ce que l'argent des contrats de pêche profite au peuple sahraoui. Cela prêterait à  rire si la situation n'était pas aussi sérieuse, et même dramatique, sachant que le peuple sahraoui, déjà privé de liberté, ne pouvait décider de son usage. Quelle erreur, alors que les accords en question tendent justement à  perpétuer l'occupation marocaine ! Des pays, rappelle-t-on, ont refusé de participer au pillage en rompant des contrats d'exploration minière ou pétrolière dans les territoires et eaux sahraouis. Eux ont compris que le premier bénéficiaire en serait le Maroc, ce que l'Europe ne pouvait ignorer, et c'est ce qui justifie l'appel des dirigeants sahraouis.


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