Algérie

Repère : la stratégie discrète de John Kerry International : les autres articles



Le secrétaire d'Etat américain a-t-il réellement besoin de faire trois longs voyages en si peu de temps, rien que pour écouter ce que les Palestiniens et les Israéliens dire ce qu'ils proposent pour relancer le processus de paix ' Cela paraîtrait surprenant, mais les Américains ne disent absolument rien d'autre, ne prenant donc pas le moindre risque d'un nouvel échec pour leur diplomatie. Pourtant, la situation n'a jamais été aussi claire, et même plus qu'auparavant, les patrons des services secrets israéliens affirmant que la recherche de la paix n'a jamais figuré dans un quelconque programme gouvernemental, et que d'un autre côté, le nouveau gouvernement israélien a tout aussi clairement affirmé qu'il s'opposait à la création d'un Etat palestinien.
C'est bien dans un tel contexte que John Kerry a entamé dimanche son troisième voyage en un peu plus d'un mois au Proche-Orient. Beaucoup ont relevé ce fait, qui laisserait comprendre autre chose qu'une nouvelle phase exploratoire, la crise proche-orientale ayant dépassé ce stade depuis bien longtemps. D'où donc la question qui consiste à connaître l'objectif réel du déplacement de John Kerry. Que pouvait alors lui dire le président de l'Autorité palestinienne, de plus que ce qu'il lui avait dit, il y a un mois, et même depuis des années à ses prédécesseurs ' Mahmoud Abbas, apprend-on, a ainsi réitéré les revendications palestiniennes telles que connues depuis des années, et qui consistent en l'arrêt de la colonisation israélienne, une priorité, a-t-il souligné, et la libération des prisonniers palestiniens.
Il demande aussi à négocier sur la base des lignes de 1967, ce qui est du reste conforme aux résolutions du Conseil de sécurité et aux différents processus de paix enclenchés depuis 1991, et qui avaient fait de ces textes la base des négociations.
C'est cela la formule de deux Etats telle que développée par ce qui tient lieu de légalité internationale. L'Administration américaine en avait d'ailleurs fait la base des discussions du premier processus de paix en 1991. C'était aussi le principe de l'échange de la paix contre les territoires, les dirigeants arabes en faisant une option stratégique, avant de proposer en 2002 une normalisation avec Israël. Et c'est cette voie que les Américains pourraient explorer, sauf que, constateront les spécialistes, Israël voulait l'une sans restituer les territoires.
C'est l'essence même d'une approche et pas encore d'un plan américain à l'élaboration de laquelle, ne manque-t-on pas de relever, ont été associés des militaires américains, ce qui est rare. Deux principes majeurs sont à relever. Le premier étant que le président renonce à la formule selon laquelle «les Etats-Unis ne peuvent pas vouloir la paix davantage que les parties en conflit». Le second énonce un changement stratégique en stipulant que Washington doit désormais partir du principe que son implication dans la résolution du conflit du Proche-Orient relève de l'intérêt stratégique des Etats-Unis.
Lors de ce périple, M. Kerry n'a en aucun cas fait état, disant hier tout juste qu'il privilégiait «une stratégie discrète» pour relancer le processus de paix, sans céder à la précipitation. Et après avoir déclaré lundi croire que la paix était possible en respectant les «besoins de sécurité d'Israël», et «les aspirations à un Etat» des Palestiniens, il faisait hier état de progrès.
«Il est juste de dire que nous avons fait des progrès», a-t-il souligné, sans la moindre précision. S'agit-il de la démarche en soi, des discussions, et dans ce cas alors, des bases sur lesquelles elles doivent reposer ' Autant de préalables avant de vraies négociations.


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