Algérie

Repère : la liste de l'ONU



Parce qu'il faut appeler chaque chose par son nom, une guerre est imposée au peuple syrien, prenant constamment de l'ampleur, et comme toutes les autres, un caractère hideux et tout aussi criminel. Ce qu'il y a aussi de détestable, c'est que tous les moyens seraient bons pour chaque partie, à suivre un récent document de l'ONU, lourd d'accusations de crimes contre l'humanité, avec une liste de noms qu'elle refuse de dévoiler. Une remarque, l'ONU sur cette question se montre intraitable et même intransigeante, refusant notamment à l'opposition toute circonstance atténuante, n'ayant pas, par exemple, le choix des moyens et devant à tout prix faire face à une guerre. Aussi apprend-on à ce sujet, qu'une commission d'enquête internationale, mise sur pied par les Nations unies «a déposé, auprès du Haut-Commissariat des droits de l'homme de l'ONU, une enveloppe scellée contenant les noms de ces personnes» mises en cause, indiquent les enquêteurs, qui ajoutent avoir également identifié des «abus des droits de l'homme» commis par des groupes de l'Armée syrienne libre.Les accusations sont sévères, mais les enquêteurs mettent les choses au clair. «La majorité des crimes contre l'humanité et des violations sérieuses des droits de l'homme ont été menées à travers des opérations complexes, qui ont impliqué l'ensemble du dispositif de sécurité, et qui, par conséquent, ont nécessité des directives supérieures», dénoncent-ils également. La commission a ainsi identifié des unités de l'armée, des agences de sécurité et leurs bureaux pour lesquels il existe des motifs raisonnables de croire qu'ils ont commis «des violations flagrantes des droits de l'homme».
D'un autre côté, elle souligne que les forces anti-gouvernement «ont également commis des abus, bien que non comparables en termes d'échelle et d'organisation à ceux commis par l'Etat». La conclusion qu'elle tire, est, par contre, sans le moindre rapport avec son enquête, car il y a opposition, avec une évolution dans les moyens d'action, avec une armée syrienne libre. On ne peut effectivement faire la guerre à son peuple, et ne pas pouvoir le protéger. C'est l'un des reproches faits au pouvoir syrien, dont les forces, lit-on expressément, ont depuis novembre 2011, «commis des violations graves, systématiques et généralisées des droits de l'homme, assimilables à des crimes contre l'humanité, (...) avec le consentement des plus hauts niveaux de l'Etat».
Depuis août 2011, la mission de l'ONU s'est livrée à un travail de fourmi, pour collecter les témoignages, les trier et n'en conserver que ceux qui sont considérés comme irréfutables. Tout y passe, et il faut avoir le c?ur bien accroché pour pouvoir passer en revue tous les témoignages, et savoir notamment que pour les forces de répression, un opposant reste un opposant quel que soit son sexe ou son âge.
Plus de 500 enfants ont été tués depuis le début de la révolte, en mars 2011, avec 80 enfants tués en décembre et 72 en janvier. Pour être plus précis, et comme pour montrer qu'il ne s'agit pas de bavure, mais bien d'actions bien ciblées, la commission indique que «les enfants continuent d'être arrêtés de façon arbitraire et torturés pendant leur détention». La commission a identifié et localisé 38 centres de détention dans 12 villes, où la commission a documenté des cas de torture.
Le constat est terrible : que cherche le pouvoir, finit-on par comprendre ' Il voilait étouffer la révolte, par la terreur d'abord.
Mais il a réussi à pousser la Syrie vers un point de non-retour, et là, il s'agit d'un conflit interne, ou pour ceux qui n'ont pas peur de le dire, une guerre civile. Une telle perspective est fortement appréhendée, y compris par une partie de l'opposition qui a clairement fait savoir aux organisateurs de la conférence des Amis de la Syrie, que l'objectif du soulèvement dans ce pays, c'est la chute du régime, et non pas de l'Etat syrien. Près de 150 ONG (Organisations non gouvernementales) soulignaient, hier, que «la crainte d'une guerre civile s'amplifiant, les Amis de la Syrie devraient faire pression sur tous les groupes utilisant illégalement la force contre les civils, afin de stopper ces actes de violence». Le message est clair : il faut arrêter à tout prix cette machine infernale.


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