Algérie

Repère : la guerre totale 'International : les autres articles



Repère : la guerre totale 'International : les autres articles
Depuis peu, la question n'est pas de s'interroger sur les chances de succès de la conférence dite de Genève 2, malgré la forte présence des Etats-Unis et de la Russie, qui ont dû en négocier les principaux contours, mais si elle aura bien lieu. On la disait incertaine depuis que de part et d'autre fusaient des conditions qui la rendaient hypothétique, comme en ce qui concerne l'objet même de la négociation, et bien entendu les participants, chaque partie voyant la phase dite de transition à sa manière. Même des puissances étrangères ont bien donné leur vision de ce que doit être cette période, Al Assad assénant, quant à lui, qu'il se présenterait bien à la présidentielle de 2014.Cette fois, la rébellion semble avoir simplifié la discussion en refusant d'y aller, et encore, devrait-on dire, quelle branche de l'opposition ' On sait depuis au moins, le milieu de l'année dernière, qu'il s'était bien substitué au politique, otage de ses divergences, mais cette fois, le militaire est allé bien loin en passant de la simple pression, sur ceux parmi les leaders qui envisageaient de se rendre à Genève, aux menaces. Celles de juger et condamner pour trahison ceux qui accepteraient de participer à la conférence de paix. On remarquera que certains se permettent de juger d'autres, assurant en ce sens disposer de tribunaux, et l'on sait d'ores et déjà le sort réservé aux traîtres.
C'est la mort. Ce serait alors l'ultime argument pour empêcher la tenue d'une conférence devant promouvoir une solution politique à un conflit dévastateur et qui a réussi à fracturer la Syrie, comme en attestent les combats entre factions rebelles, davantage préoccupées à consolider leurs positions respectives sur le terrain. Ou encore leur nombre évalué à 2000, ce qui est unique dans les annales internationales. Une situation qui ferait le jeu du pouvoir syrien qui ne se prive en aucun cas de reprendre quelque peu son engagement en faveur de cette conférence, aussi bien dans son volet politique prévoyant une transition que dans le choix de ses participants. Ce qui donne encore plus d'intérêt aux propos de l'émissaire international.
Lakhdar Brahimi n'a pas manqué d'affirmer que la conférence tant attendue «ne se tiendra pas sans une opposition crédible représentant une importante partie du peuple syrien opposé» au régime de Bachar Al Assad. A croire que M. Brahimi, qui se trouvait hier à Damas, n'a pas envisagé ce qui tient lieu d'ordre de boycott accompagné de menace de mort. Mais tout devrait se jouer cette semaine à Istanbul, la réunion du groupe des Amis de la Syrie, la semaine dernière à Londres, n'ayant absolument rien réglé, n'a pu empêcher une certaine radicalisation alors même que depuis une quinzaine de jours l'autorité de la Coalition nationale syrienne est fermement rejetée, et même massivement.
Ce serait alors la fin du politique, mais très certainement pas celle de la guerre en Syrie. Un désastre, un pays systématiquement détruit, et une population prise en otage. Des millions de Syriens ont déjà fui cet enfer, et ceux qui ne l'ont pas fait subissent les affres de cette guerre, comme la malnutrition et les épidémies. «Certaines personnes n'ont pas reçu d'assistance depuis plus d'un an», relève-t-on au niveau de l'ONU, avant de signaler l'intensité et la multiplication des combats entre groupes armés d'opposition «qui pourraient être plus de 2000». Un terrible constat.


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