Algérie

Repère : L'ONU dans un labyrinthe



Très certainement, M. Ban Ki-moon, qui a annoncé, lundi 6 juin 2011, son intention de briguer un second mandat, sera reconduit à  son poste de secrétaire général de l'ONU. Pourtant, il n'a pas laissé indifférent, ou plus encore, en refusant de s'éloigner de certaines contraintes, il s'en est fait l'otage. Au point de susciter les jugements les plus féroces. «Invisible, inaudible et frileux», disent certains. Un trait de caractère même s'il est décrit comme quelqu'un qui abat quotidiennement un travail considérable. Justement, en quoi consiste le travail d'un secrétaire général de l'ONU ' Tout simple, devrait-on dire, puisqu'il s'agit d'appliquer la Charte de l'organisation internationale. Plus facile à  dire qu'à faire, et à  partir de ce postulat, appliquer les décisions prises par d'autres, même s'il n'est pas d'accord avec ces dernières, ce qui est une autre question. Plus concrètement, il lui fallait faire face aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité sans les affronter. Mais sans trahir ses propres convictions 'Tout ce qui a été dit à  son sujet n'est probablement pas infondé, mais il faut admettre qu'il occupe un poste parmi les plus difficiles, sinon le plus ingrat, avec des prérogatives extrêmement limitées.
L'ONU elle-même n'est que l'expression de la volonté de ses membres. En faisant la part des choses, un observateur bien avisé soulignera quand même au sujet de M. Ban Ki-moon, qu'«une fois libéré des contraintes de sa réélection, il n'aura plus d'excuse pour refuser de s'opposer, quand il le faut, aux membres permanents du Conseil de sécurité». Et cela après avoir relevé qu'il «a récemment trouvé sa voie en s'exprimant de manière plus vigoureuse sur l'Egypte, la Libye ou la Côte d'Ivoire». Dur comme constat, mais il faut quand même souligner que cela est intervenu dans des situations où il y avait déjà unanimité internationale, et où pour ainsi dire, les jeux étaient faits. Il ne s'agit pas d'accabler M. Ban Ki-moon, tant lui tout comme ses prédécesseurs sont les otages d'une machine complexe, où l'essentiel des décisions ne leur appartiennent nullement, puisqu'elles traduisent le rapport de force international, laissant l'ONU seule avec sa Charte et des décisions qu'elle ne pourra jamais respecter, comme la paix dans le monde, et depuis une décennie, l'éradication de la pauvreté. L'ONU, qui a toujours le mérite d'exister, est aujourd'hui une machine à  produire des rapports que plus personne ne lit ou ne revendique. Elle n'a peut-être pas inventé la règle de procédure, mais elle s'en sert pour dissuader les meilleures volontés. Mais ce n'est certainement pas pour cette raison que certains s'en détournent ou bloquent ses travaux, pour mener leurs guerres ou favoriser leurs seuls intérêts nationaux. Parce qu'ils savent que celles-ci ne sont pas celles des autres, et que de toutes les façons, c'est pour eux la seule manière de contourner un vote qui ne leur est pas acquis. A quoi sert alors l'ONU quand de plus en plus de pays revendiquent une démocratisation des rapports internationaux, donc la fin d'une domination qui ne dit pas son nom '
Et M. Ban Ki-moon connaît parfaitement l'ONU pour avoir commencé à  y travailler dès 1975. Que fera-t-il de son second mandat qui ne fait pas l'ombre d'un doute ' Toute la question est là ! Quoi que l'on dise, le monde, avec ses guerres, ses injustices, ses calamités et ses fléaux, vit une grande et terrible tragédie. Il lui revient de s'en faire le défenseur. De parler aussi des sujets soigneusement occultés comme la question palestinienne, ou qui engagent l'ONU comme le conflit du Sahara occidental. De dire sa colère et de mettre l'ONU en conformité avec ses propres engagements.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)