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Repère : l'Egypte en quête de compromis International : les autres articles



Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, semblait véritablement embarrassé, dimanche, lors de sa visite en Egypte, avec ce besoin, à peine dissimulé, de dissiper ce sentiment de suspicion à l'endroit de la position officielle des Etats-Unis à l'égard de ce pays. Soutient-on le nouveau régime déjà accusé de bafouer les règles démocratiques, la démocratie ou plus simplement l'Egypte, aujourd'hui dans une situation vraiment délicate ' C'est, d'une certaine manière, la question que se pose l'opposition égyptienne dite laïque ou libérale. Certains de ses représentants ont d'ailleurs refusé de rencontrer John Kerry. Est-ce alors ce climat qui a amené le secrétaire d'Etat américain à appeler la direction égyptienne à «davantage d'efforts et de compromis pour rétablir l'unité, la stabilité politique et la santé économique en Egypte».
Une véritable feuille de route où s'imbriquent les différents éléments, sans donner raison ou tort ni à l'un ni à l'autre ' On relèvera que le chef de la diplomatie américaine n'a pas hésité à utiliser des mots aussi forts que l'unité, laissant entendre que celle-ci pourrait au moins être menacée. Tout compte fait, cela demeure un appel à la raison adressé à l'opposition, qui observe une attitude de défiance vis-à-vis du chef de l'Etat, avec en vue un boycott des prochaines élections législatives et à ce dernier pour agir dans le cadre des lois du pays, et donc mettre fin aux coups de force.
A tous ceux-là, M. Kerry a souligné que son pays «ne s'ingérait pas, ne prenait pas position pour un gouvernement, une personne, un parti, une idéologie». L'aide américaine en dépend, indiquent des diplomates américains, signifiant que Washington attendra que les engagements de réformes soient suivis d'effet, tant sur le volet politique (démocratisation, droits de l'homme, société civile) que sur l'économie. M. Kerry a jugé «essentiel» de remettre en marche l'économie égyptienne, celle-ci étant marquée par un effondrement des investissements étrangers et du tourisme.
L'Egypte reste le deuxième récipiendaire de l'aide extérieure américaine ' derrière Israël ' avec 1,5 milliard de dollars, surtout pour les forces armées. L'Egypte est en panne avec un désinvestissement rarement atteint et un manque considérable de ressources, l'un et l'autre étant la conséquence de l'insécurité ou encore de l'instabilité qu'elle vit depuis 2011.
C'est ce qui l'a amenée à solliciter l'aide du Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt d'un montant de près de cinq milliards de dollars, ce qui reste tout de même considérable, plongeant par conséquent l'Egypte dans une espèce de cercle fermé où la récession et la violence s'alimentent mutuellement. Où commence l'une et où finit l'autre ' Avec de nouvelles violences dans la ville de Port-Saïd, il est bien difficile d'apporter la moindre réponse. En effet, cinq personnes, dont deux policiers, ont trouvé la mort dans des violences nocturnes qui n'ont pas affecté le trafic sur le canal de Suez, tient-on à préciser de sources concordantes.
Le climat reste lourd cependant, les habitants de cette localité et de bien d'autres longeant le canal disent depuis longtemps être marginalisés par Le Caire. Autant dire que le président Mohamed Morsi fait face à une situation inextricable, avec des accusations de comportements antidémocratiques, ou de trahison de la révolution, avec des manifestants qui n'ont jamais quitté la place Tahrir du Caire, ou encore des habitants du nord du Caire engagés dans une campagne de désobéissance.
Si, constate-t-on, l'Egypte revient à la libre expression après en avoir été longtemps privée, elle ne s'empêche pas, par ailleurs, d'aller loin pour conquérir ses droits. Ce qui par conséquent rend bien étroite la marge de man'uvre du chef de l'Etat égyptien. «Par où commencer '», doit-il se dire.


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