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Repère : l'Egypte dans la spirale de la violence International : les autres articles



Au départ, croyaient les Egyptiens, il s'agissait de punir les responsables de la mort de dizaines de personnes lors d'un match de football. Mais voilà que l'on se rend compte que le verdict fait des mécontents qui n'hésitent pas non seulement à mobiliser la rue, mais aussi à affronter les forces de l'ordre.Sauf qu'une telle situation inédite a débordé de son cadre pour prendre des proportions et un caractère inattendus.
L'Egypte connaît un vrai problème de sécurité, doit-on se dire, et quel problème ! Une police discréditée et attaquée de toutes parts. Elle n'est pas seulement accusée d'incompétence, mais de soumission au pouvoir islamiste, et à l'inverse, l'armée est, quant à elle, présentée comme proche du peuple. Un bien dangereux clivage. Une dangereuse ligne de fracture, mais il y en a d'autres, comme ce risque de voir l'Etat perdre le monopole de la force, comme cela est pratiqué partout à travers le monde.
Ce qui serait alors l'autre drame de l'Egypte, un tel attribut étant fortement contesté. Un signal fort en est donné par l'appel de forces islamistes égyptiennes pour la formation de comités populaires pour, selon elles, maintenir l'ordre et faire face à ce qui est appelé la «contre-révolution» à la suite de la décision de la police de se mettre en grève, un cas unique au moins dans le Monde arabe. Sauf que le vide, s'il venait à se créer, devrait être comblé par l'armée.
Mais face aux appels pour faire sortir les forces armées dans la rue, le prédicateur salafiste, Hazem Abu Ismail, a menacé de créer une alliance partisane composée de six forces islamistes pour faire face à toute tentative de l'opposition visant la formation d'un gouvernement de coalition. Il a estimé, à ce propos, que le fait d'avoir mis le feu dans plusieurs locaux en même temps que le prononcé du verdict de l'affaire de Port-Saïd dénote de l'existence d'un «plan pour semer le chaos au sein de la société égyptienne».
Le jeu paraît brouillé et il ne manque pas d'inquiéter. Ce qui a amené le ministre égyptien de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, à plaider en faveur de l'indépendance de la police dans le conflit politique actuel. Un lapsus révélateur, devrait-on dire, ou autre bourde de la part d'un responsable qui ne semble plus assuré de conserver son siège ' Il reste que la police égyptienne a décidé de ne plus obéir aux ordres, ayant le sentiment d'être instrumentalisée et même lâchée par le pouvoir en place.
«Nous suspendons notre travail sine die, car nous refusons d'assumer la responsabilité des erreurs du gouvernement qui veut nous impliquer dans le conflit politique», a ainsi affirmé un colonel de police à Port-Saïd, persuadé que toute la société est contre cette institution, et surtout qu'elle «considère les manifestants (tués dans les heurts) comme des martyrs, alors que nous n'avons même pas le droit de nous défendre». Cette situation donne même lieu à des cas de désobéissance, des unités antiémeute refusant d'intervenir. Quelle est véritablement la part des choses dans un échiquier visiblement encombré et où, surtout, le jeu paraît brouillé ' Il reste que la police égyptienne a toujours appliqué avec zèle, diront certains, la politique des pouvoirs en place.
A l'inverse, l'armée a su se démarquer de l'ancien régime et lâcher Hosni Moubarak. On se rappelle avec quelle célérité, elle avait publié son fameux communiqué n°1, annonçant d'autres, et prendre ensuite les rênes du pouvoir, et se placer du côté des révolutionnaires, ou du peuple que la police continuait à réprimer, même si pour elle, il s'agissait d'opérations de maintien de l'ordre.
A-t-elle été piégée, dans quel but et surtout par qui '


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