Algérie

Repère : L'Afghanistan loin de la paix



Les questions se font plus directes au sujet de l'Afghanistan. A quoi ont servi dix années de guerre, finit-on par se demander au regard de la décision des Etats-Unis et des autres Etats membres engagés dans une guerre en Afghanistan depuis novembre 2001 ' Tout d'abord doit-on relever, les appels à  la négociation se font de plus en plus forts depuis quelques années, les Américains eux-mêmes finissant par intégrer cette éventualité. D'autres ont choisi de dire qu'il s'agira d'une guerre sans vainqueur, comme si cela pouvait àªtre possible. Il y a quelque chose de cruel et de pathétique dans pareille interrogation, alors que la décision de désengagement total, annoncée pour 2014, a été prise en décembre 2010 lors du dernier sommet de l'OTAN. Depuis cette date d'ailleurs, l'on s'interrogeait beaucoup plus sur la manière. Est-ce que les talibans allaient se désengager, en d'autres termes cesser leurs attaques et conserver leurs forces pour la fin du retrait occidental '
La réponse est venue du terrain même, puisque la violence n'a pas cessé et que l'armée afghane, supposée prendre la relève, ne devrait pas àªtre prête d'ici 2014, pour manque d'effectifs, de préparation, et surtout peut-être d'un manque de confiance. En ce qui concerne le premier point, quelque 3021 civils ont été tués lors de violences en Afghanistan en 2011, un record depuis le début des combats entre les forces de la coalition de l'OTAN et les talibans fin 2001, a annoncé la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Unama). Le nombre de morts est en hausse de 8% par rapport aux 2790 morts recensés en 2010, ce qui équivaut à  la cinquième année consécutive de hausse du nombre de civils tués dans le pays. Plus que cela, et comme pour mieux situer l'étendue des combats, ou encore la présence des talibans, la répartition géographique des décès imputables au conflit a évolué, d'après l'Unama. Ce rapport contraste avec une étude de l'OTAN, qui se félicite pour une  année «remarquablement fructueuse».        Quant à  l'armée américaine, elle est accusée par un de ses officiers de dresser un tableau peu réaliste des progrès effectués par la coalition internationale en Afghanistan et de dissimuler les carences du gouvernement afghan. «Ce que j'ai vu ne ressemblait en rien à  la situation favorable sur le terrain décrite dans les communications officielles des chefs militaires américains», dénonce-t-il. «J'ai au contraire constaté l'absence de succès, pratiquement à  tous les niveaux», écrivait le lieutenant colonel Daniel Davis. Selon lui, les responsables locaux du gouvernement afghan ne remplissent pas leur mission auprès de la population et les forces afghanes rechignent à  combattre l'insurrection, voire agissent en collusion avec les talibans. Qui croire, et en fin de compte, quel est le devenir de l'Afghanistan, le seul engagement de l'OTAN est que ses troupes continueraient à  se battre «épaule contre épaule» aux côtés des forces afghanes jusqu'à la fin 2014. Le secrétaire américain à  la Défense, Leon Panetta, avait déclaré que son pays, qui dirige la force de l'OTAN en Afghanistan (ISAF), espérait passer «dans la deuxième moitié de 2013» d'une mission de combat à  une mission d'entraînement et d'assistance des forces afghanes. Ces déclarations avaient nourri le débat la semaine dernière lors de la conférence des ministres de la Défense de l'OTAN. A l'issue de la réunion, l'OTAN avait précisé que l'ISAF aurait un moindre rôle dans les combats à  partir de 2013, tout en soulignant qu'elle serait prête à  combattre pour aider les forces afghanes en cas de besoin. Pas le moindre désengagement n'est signalé, mais les différents contingents doivent certainement penser au départ, considérant que la guerre est terminée. Pour eux, cela est sûr, mais pas pour les nouvelles forces afghanes (armée et police). Tout laisse penser que la guerre sera encore longue et que l'avenir de l'Afghanistan s'annonce sombre.


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