La recrudescence des actes de violence à travers nos villes et nos campagnes se constate chaque jour qui passe. Le phénomène tend à dépasser sa simple définition de fléau social lié à quelques explications foncièrement théoriques. L'échec scolaire et le chômage sont autant d'arguments vite énumérés pour approcher cet «état de frustration» dont souffrirait la jeunesse. Les agressions physiques aux conséquences souvent dramatiques ne sont alors que l'exorcisme de cette terrible force maléfique qui mine nos jeunes. Pourtant, les tristes événements qui se déroulent aussi bien dans nos villes que dans nos campagnes dépassent et de loin cette première esquisse d'explication.
La diversification dans l'acte de violence connaît depuis peu une nouvelle organisation ou un nouveau mode opératoire. L'acte isolé et individuel est délaissé au profit d'attaques coordonnées, avec plusieurs acteurs et armes blanches diverses. Il s'agit de bandes organisées qui prolifèrent, particulièrement dans les nouveaux quartiers qui connaissent un déplacement massif de familles relogées venues de divers horizons. Les jeunes tentent alors d'imposer leur présence dans leur nouveau milieu et, à l'occasion, d'étendre leur influence. L'absence de structures de services de sécurité qui caractérise l'ensemble de ces nouvelles cités facilite l'émergence de ces groupes prêts à tout.Dans leur démarche, ces mêmes groupes rejoignent le principe sacralisé des fanatiques de football à vouloir défendre les couleurs de leur équipe. Ils donnent libre cours à leur violence sur le site de l'ennemi, à l'image des heurts aux abords des stades.
Les retombées de la décennie noire n'en finissent pas, révélant les bouleversements profonds et négatifs subis par la société. Un fort sentiment de négation de soi, des parents, de l'école et de tout autre ordre établi s'est développé, durant ces années, dans l'esprit des rebelles d'aujourd'hui.
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Posté Le : 08/04/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Guissem
Source : www.elwatan.com