Algérie

Repère : Echange de mauvais procédés



Au moment où les membres du Conseil de sécurité palabraient, sans grand succès, sur la conduite à  tenir contre la Syrie, le bras armé de Bachar Al Assad tuait sans pitié femmes, hommes et enfants. Au final, les Quinze se sont entendu pour ne pas s'entendre. Un peu comme les peuples arabes en colère et leurs tyrans de dirigeants.Les Occidentaux, sous la bannière des Etats-Unis, auront vainement tenté de rallier la Russie à  la bonne cause de frapper le serpent Al Assad à  la tête. L'ours blanc fonce tête baissée contre toute tentative de condamner, ne serait-ce que pas une résolution, son allié de Damas, quitte à  ce qu'il transforme la Syrie en un immense goulag. Américains, Britanniques et Français affichent une affliction de circonstance de ce que Moscou bloque l'action du Conseil de sécurité pour corriger Al Assad. Mais qui peut croire cette colère feinte des Occidentaux, quand eux tournent amicalement le dos aux pratiques abjectes de leurs amis, rois des monarchies pétrolières ' Exemple fumant : le roi du Bahreïn a fait condamner, hier, à  de très lourdes peines des médecins coupables d'avoir soigné des opposants blessés. Evidemment, on n'entendra pas les voix des porte-parole de la Maison- Blanche, de l'Elysée ou du 10 Downing Street s'offusquer d'une justice aussi expéditive. Eh oui, Washington, Paris et Londres n'aiment pas mordre la main qui donne. Ils préfèrent, si besoin est, l'embrasser. Cette realpolitik n'est pas crédible et rend ses auteurs sans voix face aux Russes terriblement «réalistes». Moscou a beau jeu de ne pas lâcher son Bachar aussi longtemps qu'Américains, Français et Britanniques s'accrocheraient aux qamis du cheikh Hamad Ben Issa Al Khalifa, du roi Abdullah et du président Saleh.
Dans cet échange de mauvais procédés, le Conseil de sécurité se trouve gravement discrédité par un droit de veto qui donne la prime à  la tyrannie, encourage la répression et préserve les dictateurs sous le parapluie de la paix. Al Assad, Abdellah, Saleh et, avant eux, Moubarak, El Gueddafi et Ben Ali sont assurés par leurs alliés occidentaux et russes qu'ils sont entre de bonnes mains même s'ils coupent celles de leurs concitoyens, ou plutôt celles de leurs sujets. Comment, en effet, interpréter la fausse montée d'adrénaline des responsables américains contre le tueur en Syrie, quand le «gendarme du monde» promet de bloquer la création d'un Etat palestinien '
Comment prendre pour argent comptant les «vertus» démocratiques occidentales en Libye et en Tunisie quand le roitelet du Bahreïn mate son peuple par une parodie de justice ' Quel crédit donner à  l'agitation discursive de Mme Clinton quand la femme saoudienne reçoit des coups de glaive, en 2011, coupable de conduire une voiture '  Mais les promesses et les discours pacifiques et démocratiques des puissants de ce monde n'engagent que ceux qui les croient. Entre Moscou et Washington, les causes sont bien entendues. Le reste n'est que cirque de mauvais goût.           


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