Algérie

Repère : c'était un 29 novembre International : les autres articles



Le monde et principalement les Palestiniens attendaient cette date avec beaucoup d'intérêt. En effet, il est rare que l'Assemblée générale des Nations unies se substitue au Conseil de sécurité, seul compétent en matière d'admission de nouveaux membres ou que la sécurité internationale vienne à être menacée.
Il faut pour cela que l'organe exécutoire de l'ONU soit bloqué, comme c'était le cas pour la candidature palestinienne en 2011, pour que l'approche soit envisagée autrement. Et pour rester dans le dossier palestinien, c'est cette même Assemblée qui a octroyé la qualité de membre à l'Etat d'Israël, proclamé le 15 mai 1948.
Sept mois plus tard, il faut bien le rappeler puisque tout est lié, le vote par l'Assemblée générale de l'ONU de la résolution 181 portant partage de la Palestine a eu lieu. C'était le 29 novembre 1949, et les Palestiniens ont ajouté une forte charge symbolique à leur démarche, puisque c'est aujourd'hui, soit soixante-trois ans après ce vote, qu'ils viennent au-devant de l'ONU. En fait, ils réitèrent leur action entamée l'année dernière, mais restée sans suite en raison de blocages au sein du Conseil de sécurité.
Avant même de s'envoler pour le siège des Nations unies, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s'est déclaré «totalement confiant» avant la demande des Palestiniens d'obtenir un statut rehaussé d'Etat observateur. «Nous allons à l'ONU totalement confiants dans notre démarche.»
Selon les estimations des Palestiniens, les deux-tiers des membres de l'ONU ont déjà reconnu l'Etat palestinien et seraient d'accord pour que celui-ci en devienne le 194e membre. 194, voilà un autre chiffre décliné sous la forme d'une résolution dans le lourd dossier palestinien, établissant un armistice au lendemain de la première guerre israélo-arabe, mais aussi le retrait des territoires occupés et le retour des réfugiés palestiniens. Ce que l'on retrouvera dans d'autres résolutions une vingtaine d'années plus tard, la question palestinienne ayant entretemps été totalement étouffée et l'existence du peuple palestinien jusqu'alors niée. Quelle belle revanche sur l'histoire, mais cela n'aurait pas été possible sans les sacrifices du peuple palestinien et sa résistance armée depuis le 1er janvier 1965.
C'est celle-ci qui a fait faire des bonds à la question palestinienne, l'épisode le plus récent étant l'intifadha lancée en décembre 1987 et qui a ouvert la voie aux premières négociations en 1991, puis en 1993, sanctionnées par les Accords d'Oslo. En novembre 1988 était proclamé à Alger l'Etat palestinien. Au plan palestinien ensuite, la démarche en question bénéficie d'un soutien massif. Longtemps réticents, voire franchement opposés, mais toujours divisés sur ce point, des chefs du mouvement Hamas ont décidé de la soutenir. A l'image de Khaled Mechaâl toujours aussi influent malgré l'exil.
La démarche a changé de cadre mais aussi de contexte, après la nouvelle agression israélienne contre Ghaza. Si le monde a souligné l'urgence d'une solution qui irait dans le sens des aspirations des Palestiniens, les Israéliens tirent, quant à eux, des conséquences auxquelles l'opinion israélienne ne s'attendait pas.
Des roquettes qui atteignent des localités distantes de Ghaza jusqu'à 80 kilomètres, du jamais vu. Tout cela avec des roquettes fabriquées localement, c'est-à-dire par les Palestiniens seuls, en sont à constater les experts israéliens. En outre, le fameux bouclier antimissiles, le dôme de fer déployé par Israël, et que très certainement les Israéliens voulaient tester, était une passoire. S'ils le font et ne le cachent pas, ce n'est pas uniquement pour diaboliser les Palestiniens, ce qu'ils ont déjà fait, en allant jusqu'à déclarer «Ghaza entité ennemie», en faisant donc une cible de leur armada. C'est pour signifier le changement. Cette donnée a «inversé les termes de l'équation», selon un analyste palestinien. Tout comme l'approche lancée aujourd'hui est susceptible, elle aussi, d'aider la diplomatie à rétablir un peuple dans ses droits. L'ONU brisera ainsi le cercle vicieux et défavorable aux Palestiniens.


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