Algérie

Repère



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La question est inévitable : que peut-il bien se passer au Proche-Orient où, constate-t-on, les crises s'accumulent et le changement semble évident ' Tout apparemment bouge pour qu'en fin de compte rien ne change au regard, bien entendu, des conséquences qui en découleraient ' Peut-être bien que oui, puisque des pays de la région s'opposeraient au changement en question, senta nt que celui-ci remettrait en cause des situations que l'on croyait acquises et figées.Ou encore, devrait-on dire, puisqu'il s'agit de l'actualité, le nouvel incident entre l'Arabie Saoudite et l'Iran ne participerait-il pas de cette stratégie qui consiste à désigner un ennemi, ce que l'on constate depuis près d'une année, soit exactement depuis que se précisait l'accord sur le nucléaire iranien ' L'Arabie Saoudite a, en effet, annoncé dimanche la rupture de ses relations diplomatiques avec l'Iran, après la crise entre les deux puissances rivales née de l'exécution d'un dignitaire chiite qui avait suscité de violentes critiques de l'Iran et des manifestations lors desquelles l'ambassade saoudienne à Téhéran a été incendiée.D'aucuns concluront à une conséquence inévitable tant les relations entre les deux pays n'ont jamais été normales depuis 1979 et qu'ils avaient bien rompu leurs relations de 1987 à 1991, après les incidents à La Mecque en 1987. Mais pour Téhéran, l'Arabie Saoudite cherche à aggraver «les tensions et les affrontements» dans la région. Tout cela ne serait-il pas encore lié à ce que certains considèrent comme une nouvelle doctrine américaine envisagée par le président Barack Obama au début de son deuxième mandat ' Le président américain avait, en effet, clairement dit que les intérêts de son pays à l'horizon 2040 se situaient dans l'Asie-Pacifique.Sauf que certains ont cherché à contrarier ce changement. Israël entre autres qui s'oppose à tout règlement du conflit du Proche-Orient, dont la persistance, estime-t-on depuis quelques années dans les milieux diplomatiques et militaires américains, menace la sécurité des Etats-Unis. C'est bien dans un tel contexte qu'il faut replacer la récente déclaration du chef de l'Etat turc affirmant, le 2 janvier, que son pays a besoin d'Israël, ajoutant qu'«Israël a besoin d'un pays comme la Turquie dans la région». Pourquoi une telle déclaration et maintenant justement, alors que les relations entre les deux pays sont anciennes et ont même donné lieu, en 1996, à un accord militaire 'Quant à l'accord avec l'Iran, il y a eu plus que des grincements de dents, malgré les assurances données par les membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne qui ont conduit les négociations et signé l'accord avec ce pays. L'autre donnée concerne, bien entendu, la Syrie où il y a tout simplement accord sur les propositions pour une transition avancée par l'ONU en 2012, laquelle se fera avec le régime en place. On se demande alors, avec beaucoup d'amertume, pourquoi avoir perdu trois années et des milliers de morts, des millions d'exilés et une région fortement déstabilisée.Est-ce parce que celle-ci s'étend jusqu'en Europe que le changement a été enfin accepté ' Ce qui n'est pas évident, puisqu'il faut tenir compte d'un nouvel acteur, la Russie, qui ne se contente plus du rôle de simple fournisseur d'armes au gouvernement syrien, avec cette précision donnée par les Russes qu'il n'est pas question de soutenir le régime en place. Celui-ci doit accepter le changement, ne manque-t-on pas d'affirmer à Moscou. L'ordre actuel serait donc bousculé, mais pour quel type de changement, si jamais une telle perspective venait à se concrétiser '




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