Algérie

Repère



Repère
Il est de plus en plus question de l'Accord d'association liant l'Algérie et l'Union européenne (UE) avant la levée totale des barrières douanières. Aussi apprend-on que l'Algérie a recadré, jeudi dernier à Bruxelles, ses relations avec l'UE en exigeant plus de respect mutuel et d'équilibre des intérêts dans le développement de son partenariat avec cette institution. C'était lors de la 9e réunion du Conseil d'association Algérie-UE, une instance chargée du suivi de l'application de l'accord en question.Qu'en est-il au juste, alors même que la date finale approche après un moratoire supposé permettre à l'Algérie de se préparer à faire face à une échéance importante pour son économie et qui n'a jamais été perçue de la même manière par les hommes politiques algériens, un ancien ministre du Commerce déclarant même que l'accord en question «est un crime contre l'économie nationale».Même Amara Benyounès, en novembre 2014, en avait dressé un bilan très négatif. Il a souligné à cet effet que cet accord, en vigueur depuis 2005, n'a été marqué que par le «déséquilibre structurel de la balance commerciale hors hydrocarbures» de l'Algérie en faveur de l'Union européenne. Ou encore qu'«il n'a pas eu l'effet escompté de promouvoir les exportations hors hydrocarbures et d'attirer les investissements directs étrangers (IDE)».C'est effectivement ce que l'Algérie en attendait et, déjà à l'époque, les Européens, qui soumettaient à tous leurs partenaires un accord-cadre, déclaraient à ce sujet que les investisseurs étaient libres dans leurs choix. Cette fois aussi, le ministre algérien des Affaires étrangères a tenu un discours dénué d'ambiguïté, soulignant que «dans ce partenariat, l'Algérie a donné plus qu'elle n'a reçu». Plus simplement, M. Lamamra a dit que ce partenariat, qui a profité à l'UE pendant dix ans, doit désormais dépasser le caractère strictement commercial pour devenir un acte de développement.C'est pourtant là au moins l'esprit d'un tel accord, conclu dans la perspective de ce que l'on appelait ? en plein processus euroméditerranéen mort et enterré celui-là ? la zone de prospérité partagée, alors que l'on se rend compte qu'il ne s'agit de rien d'autre que d'un rapport marchand. L'Algérie l'avait bien compris, comme le révélait son peu d'empressement à y aller, d'autant que des accords liant déjà des pays de la rive sud à l'UE confortaient toutes ses appréhensions. Et elles étaient simples : la levée des barrières douanières lui faisait perdre plus d'un milliard de dollars (l'euro n'existait pas alors) et, en plus, l'Europe, avec sa force économique, allait au moins étouffer ce qui restait de l'appareil économique algérien.Et ce n'est pas la mise à niveau ? un concept mal compris, voire mal énoncé ? qui aidera à en atténuer l'impact. Il est vrai qu'un ministre algérien avait salué cet accord, soulignant qu'il allait aider l'Algérie à se débarrasser d'une «économie obsolète». Sauf que les termes de cet accord étaient ce qu'ils étaient et l'Algérie n'a fait que retarder l'échéance finale.Sur un autre plan, l'UE n'est plus ce qu'elle était il y a vingt ans et même dix ans. Elle a introduit de nouveaux éléments comme la PEV (politique européenne de voisinage) faisant perdre à certains leur statut de partenaire privilégié, encore fallait-il y croire, alors que de ce côté de la Méditerranée, un ancien ministre soulignait que l'Algérie, alors en pleine décennie noire, n'était pas demandeuse, dévoilant alors les enjeux de la négociation. Jeudi à Bruxelles, le ministre algérien dévoilait une autre préoccupation algérienne en rapport, cette fois, avec le nouveau plan d'action européen visant à diversifier les sources d'approvisionnement en gaz de l'UE. Manifestement, un tel état des lieux n'incite guère à l'optimisme.




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