Algérie

Repère



Repère
Serait-ce le retour du quartette (Etats-Unis, Europe, Russie et ONU) sur la scène internationale ' Si tel est réellement le cas, la manière ne semble nullement convaincante. Le choix du lieu ainsi que les propos de son émissaire n'autorisent pas une autre lecture.En effet, Tony Blair, qui s'est rendu dimanche dans la bande de Ghaza, a mis en garde contre la situation faite à ses habitants alors que c'est là une conséquence directe de la politique d'occupation. D'autres, avant lui, avaient voulu enfermer la question palestinienne dans des considérations humanitaires vivement rejetées par les concernés, rappelant que la solution passe par la fin de l'occupation et la satisfaction de leurs droits nationaux. L'ancien Premier ministre britannique a bien souligné que «vingt ans après les accords d'Oslo, nous avons besoin d'une nouvelle approche pour la paix», mais n'est-ce pas déjà trop tard 'Le 26 septembre 2013, le président palestinien Mahmoud Abbas tirait, devant l'Assemblée générale de l'ONU, les conclusions de ce processus. C'est un échec. «L'avenir proposé par le gouvernement israélien aux Palestiniens (?) prendra la forme la plus abjecte de l'apartheid», avait-il alors déclaré.Rappelons que l'ONU avait, la première, assimilé le sionisme à l'apartheid, alors que des institutions internationales ? comme la Cour pénale internationale (CPI), saisie en ce sens par l'Etat palestinien ? doivent statuer sur les crimes de guerre commis par Israël. Les preuves ne manquent pas, comme en atteste aussi la détention et la torture d'enfants palestiniens. Un millier d'entre eux sont ainsi arrêtés annuellement. La direction palestinienne dénonce régulièrement les arrestations d'enfants et les «tortures psychologiques et physiques» qui leur sont infligées. Ce que confirme l'Unicef. Fait unique au monde, «la loi israélienne autorise à juger un enfant devant une cour militaire à partir de 12 ans», souligne-t-elle.C'est encore l'ONU qui signale, pour l'année écoulée, «le plus important déplacement de population enregistré en Cisjordanie» afin qu'Israël puisse s'emparer de nouveaux territoires. Ou encore les attaques contre la bande de Ghaza. La liste des crimes est décidément bien longue, et cette institution a traité dernièrement des attaques contre les universités palestiniennes, ciblant les infrastructures et détruisant le capital humain. Et de conclure que «le soutien des universités israéliennes aux crimes de guerre en train d'être perpétrés à Ghaza n'a été que le dernier exemple de leur complicité au système d'apartheid et à la colonisation».Tout cela dans un silence assourdissant, il faut bien en convenir, alors même, comme le relevait une organisation de défense des droits de l'homme, que «cette situation sape la légitimité des droits de l'homme fondamentaux et du droit international, alimente le conflit et empêche l'aboutissement à une paix durable», tout en rappelant que les Etats parties à la CPI doivent coopérer pleinement avec elle : «Ils se sont engagés à promouvoir la coopération avec la Cour et à réagir à toute non-coopération effective ou imminente avec la CPI.»Le feront-ils et jusqu'où ira leur coopération si celle-ci venait à se confirmer ' Du moins voudrait-on bien le croire. Certains Etats ont bien réagi, au moins face au blocage du processus de paix. Quant aux Palestiniens, ils ont déjà réussi à bousculer le statu quo. Ce n'est pas suffisant, mais c'est tout de même important. Quant au quartette qui a réussi à se faire oublier, son retour ne semble convaincre personne, surtout avec le format envisagé ? un dialogue, dit-on ? et le contexte électoral qu'Israël a toujours utilisé comme prétexte pour se soustraire à toute négociation. Quant à son opportunité, elle laisse au moins perplexe, les Palestiniens n'envisageant la négociation que pour faire appliquer le retrait israélien, conformément aux résolutions internationales.




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