Repère

A défaut de résultat que sa simple création dans l'urgence en 2002 suggérait, le quartette devrait au moins dire comment est considéré le conflit du Proche-Orient qu'il se proposait de régler, une vraie bombe à retardement, car le temps n'a pu venir à bout des mémoires. La situation dans les territoires palestiniens, et ce qui s'est passé dernièrement dans le Golan syrien et au Liban toujours amputé d'une partie de son territoire (que sont Les Fermes de Chabaa) en est la preuve.Aussi, le quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU), qui a cru devoir rappeler son existence, doit au moins cet éclairage en attendant la reprise de sa mission. On avait en réalité totalement perdu de vue ce forum informel Mais lui l'a fait en annonçant depuis Munich, en Allemagne, une reprise des négociations de paix entre Israël et les Palestiniens, sans toutefois donner la moindre date, révélant une espèce de précaution pour le moins normale au regard des échecs qui ont jusque-là jalonné son parcours. Et pour cause, Israël n'a accepté de souscrire à sa démarche qu'après avoir, d'une certaine manière, réécrit sa feuille de route, surtout son chapitre relatif aux «mesures de confiance».En réalité, avait-on alors constaté, on en a fait un acte défiance en refusant non seulement l'arrêt de la colonisation, mais au moins son gel, bien que cela ne puisse constituer le moindre engagement envers les résolutions internationales déclarant illégale et illégitime une telle politique. Que peut donc proposer cette fois ce forum alors même que les Palestiniens ont réorienté leur action, après avoir constaté l'échec de la négociation ' «Israël n'a aucune envie d'un Etat palestinien à son côté», déclarait ainsi le président palestinien le 26 septembre 2013, devant l'Assemblée générale de l'ONU, vingt années exactement après la conclusion palestino-israélienne dite d'Oslo.Mahmoud Abbas, qui a conduit ces négociations côté palestinien, ajoute que «l'avenir proposé par le gouvernement israélien aux Palestiniens est, au mieux, fait de ghettos isolés sur des terres morcelées, sans frontières, sans souveraineté sur son espace aérien, son eau et ses ressources naturelles, un avenir sous le joug de colons racistes et d'une armée d'occupation, au pire cet avenir prendra la forme la plus abjecte de l'apartheid». Depuis cette date, les Palestiniens mènent une opération diplomatique d'une extrême importance, et en aucun cas, et le monde le leur a bien rendu en accueillant leur Etat dans toutes ses enceintes, brisant le carcan de la négociation qui, se rend-on compte, n'a été qu'une succession de concessions, les Israéliens violant les lois internationales et n'accordant aucune considération aux recommandations de leurs alliés, ces derniers étant persuadés et même fortement que la persistance de ce conflit menace leurs intérêts, et renforce l'extrémisme.Que proposera alors le quartette alors qu'il y a très peu de place pour la négociation, le président palestinien ayant affirmé le 4 janvier 2014 que «nous saisirons le Conseil de sécurité de résolutions jusqu'à ce qu'il nous reconnaisse comme un Etat occupé» ' La direction palestinienne a en outre annoncé qu'elle allait réclamer au Conseil de sécurité de l'ONU une date butoir à la fin de l'occupation israélienne des Territoires palestiniens pour ouvrir la voie à un Etat de Palestine dans les frontières de 1967.Effectivement, remarquera-t-on, il y a changement dans l'approche de la question palestinienne, puisque l'Etat palestinien a été admis au sein de l'ONU sur la base des résolutions fixant notamment ses frontières, lesquelles ne doivent faire l'objet d'aucune négociation. C'est à ce titre que cet Etat a pu notamment saisir la Cour pénale internationale (CPI), rendant d'une certaine manière inadéquate et même dépassée la feuille de route du quartette. Quelle base donc pour la négociation, à supposer bien entendu que celle-ci se tienne '