Algérie

Repère



Repère
L'ONU n'a même pas statué sur un texte palestinien qu'elle connaît déjà la réponse israélienne, en vérité la même depuis 1948, non pas qu'elle s'accommode de l'obstruction israélienne, mais elle a fini, bien malgré elle, par nier jusqu'à l'existence du peuple palestinien. Quant au texte palestinien, il y en a effectivement un, et il sera soumis demain au Conseil de sécurité de l'ONU. «La Direction palestinienne a décidé d'aller devant le Conseil de sécurité mercredi pour qu'il vote le projet (demandant) la fin de l'occupation» israélienne, a annoncé un dirigeant palestinien.En cas d'échec du projet de résolution, l'Autorité palestinienne a annoncé qu'elle solliciterait son adhésion à diverses organisations internationales, dont la Cour pénale internationale (CPI), ce qui lui permettrait de demander des poursuites contre des responsables israéliens après les trois guerres meurtrières qui ont fait des milliers de morts palestiniens, et réduit en cendres la bande de Ghaza ces six dernières années. Les Palestiniens en parlaient depuis au moins le mois d'octobre dernier, faisant savoir qu'il était temps pour l'ONU de fixer un tel délai, et en fin de compte, prendre ses responsabilités. Beaucoup de temps, et il en fallait, pour au moins prendre différents avis, et il y a en ce sens une véritable convergence, ce qui n'exclut pas un éventuel veto malgré la majorité au sein du Conseil de sécurité.Jusque-là, tout semble indiquer que les Palestiniens entendent emprunter la voie la moins risquée, d'autant que le contexte international s'y prête fortement avec cette vague de reconnaissances de l'Etat palestinien, certaines d'entre elles se voulant symboliques, mais cela est-il possible à un tel niveau et pour une question aussi sensible ' La Suède y a manifestement donné le ton avec une reconnaissance pleine et entière, et beaucoup en Europe ont ressenti cette décision comme une véritable secousse, d'autant que cela est totalement conforme aux résolutions de l'ONU, elles-mêmes servant de base à la position de l'Europe concernant la question palestinienne, soutenant la création d'un Etat palestinien. Que manquait-il donc pour que l'Europe puisse franchir le dernier pas 'En tout cas, et cela n'a absolument rien de surprenant, le Premier ministre israélien a rejeté catégoriquement, dimanche, l'idée d'un retrait des territoires palestiniens et dans un tel délai. Et ce qui ne manque pas de surprendre en ce sens, c'est l'argumentation qu'il développe ou ce qui en tient lieu. «Nous sommes confrontés à la possibilité d'une attaque diplomatique, autrement dit d'une tentative de nous imposer par des décisions de l'ONU un retrait aux lignes (frontières) de 1967 dans un délai de deux ans», a affirmé Benjamin Netanyahu développant une formule qui n'a rien de nouveau puisqu'elle renvoie à cette idée d'Israël, objet de menaces incessantes, même d'attaques nucléaires, alors que lui est bien la seule puissance nucléaire dans la région.Et cette fois, il met en cause l'ONU qui avait décidé du partage de la Palestine, créé Israël tout en s'opposant, dans les textes il est vrai, à son expansion, et en se prononçant en faveur de la création d'un Etat palestinien. Il l'accuse en effet de préparer une attaque diplomatique, ce qui est bien dans ses attributions, et sa Charte lui en fait obligation, dans le cadre de la préservation de la paix. La voilà donc qui envisage une attaque, fut-elle diplomatique, une aberration. Difficile de faire mieux en s'en prenant cette fois à l'institution qui a créé Israël en 1947. Nul doute que la position de Netanyahu suscitera tout juste quelques regrets, car le bon sens, il en est de plus en plus question. Il était temps.




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