Algérie

Repère



Repère
Quand l'intelligence est traquée, la ruse en est le substitut. Ainsi en est-il du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui a décidé de convoquer des élections législatives anticipées. On dira de lui que c'est ce qui lui restait comme argument pour mettre fin à une crise. Mais de quelle crise peut-il s'agir, alors qu'il y a une règle appliquée par tous les gouvernements israéliens qui se sont succédé depuis la création d'Israël en 1948, qui en fait un mode de fonctionnement des institutions israéliennes 'Depuis toujours, a-t-on fini par constater, les élections législatives sont généralement casées et non pas organisées selon un timing assez particulier qui tient compte des agendas de ses alliés. Ce qui donne une fin de mandat, sinon une période de campagne, donc jamais assez pour engager un programme, et en fin de compte obtenir le moindre bilan. En d'autres termes, les Israéliens sont en campagne quand d'autres ont fini la leur, bien qu'il soit vrai, par ailleurs, que rien n'oblige à faire correspondre les calendriers. Sauf que de cette exception, Israël en a fait une règle, et oblige donc à prendre la colère de Benjamin Netanyahu pour ce qu'elle est.Une telle décision intervient dans un contexte caractérisé par un fort retour de la question palestinienne, enfin libérée du carcan des négociations sans fin, et engagée dans un nouveau processus porté par ce qui tient lieu de légalité internationale, le plus récent élément en étant le vote non contraignant, il est vrai, du Parlement français en faveur de la reconnaissance de l'Etat palestinien. Bien plus que cela, il est de plus en plus question d'un nouvel agenda international assuré du soutien de très nombreux Etats.Les Palestiniens devraient, incessamment, réclamer au Conseil de sécurité de fixer une date à la fin de l'occupation israélienne. C'est ce rendez-vous, et dans son prolongement, un engagement international auquel de nombreux Etats ont d'ores et déjà décidé de souscrire qu'Israël entend bloquer, prétextant comme toujours, une crise politique. Aussi constate-t-on, très exactement comme il y a vingt ans quand il s'agissait de mettre en ?uvre les accords d'Oslo, conclus en septembre 1993 avec les Palestiniens, les Israéliens ont prétexté une crise gouvernementale pour se dérober. Une crise cela ne s'invente pas, sauf pour les Israéliens, ce que confirme le Premier ministre israélien déjà parvenu une première fois à ce poste en 1995 dans un même contexte, refusant cette fois à tenir compte des conseils prodigués par des pays liés à Israël, afin de faire la paix avec les Palestiniens, et depuis peu de leurs préoccupations, nées du constat selon lequel l'occupation israélienne suscite et entretient l'extrémisme, un phénomène présent dans leurs territoires respectifs.Quant aux arguments avancés cette fois par Netanyahu, ils manquent cruellement de consistance, s'agissant de querelle au sein de sa coalition. M. Netanyahu avait appelé, mardi soir, à des élections anticipées en expliquant qu'il ne pouvait plus «diriger le pays» en raison des critiques des centristes de son gouvernement contre sa politique.Il a annoncé le limogeage du ministre des Finances, Yaïr Lapid, figure du centre-droit, et de la ministre de la Justice, Tzipi Livni, qui incarne le centre-gauche.De récents sondages semblent assurer à M. Netanyahu, qui a déjà été trois fois Premier ministre, de succéder à lui-même. Tout juste, devrait-on dire de ces ex-ministres qu'ils soutiendraient l'idée de solution à deux Etats, sans dire toutefois, quel Etat pour les Palestiniens. Sûrement pas sur la base des résolutions des Nations unies, ce qui aurait eu pour conséquence d'abréger leur parcours politique, la société israélienne, qui a salué l'assassinat de l'ancien Premier ministre Yitzhak Rabin et honoré son assassin, se distingue par son extrémisme. Plutôt alors de parler de danger israélien.




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