Algérie

Repère



Repère
Le Front des forces socialistes (FFS) a 51 ans. L'événement a été fêté hier au siège de la direction nationale, situé au 56 avenue Souidani Boudjema, à un jet de pierre du palais d'El Mouradia. Un demi-siècle dans l'âge d'un parti c'est énorme.Le FFS a eu en fait trois vies : celle de la clandestinité et de l'exil, l'âge d'or marqué par le retour de son leader Hocine Aït Ahmed en juin 1990, lorsque le FFS mobilisait par centaines de milliers de manifestants, et l'âge du déclin qui a vu plusieurs cadres s'exiler, la santé du président chanceler sous le poids des ans, et le discours du parti faire un virage à 180°.Le FFS se réclame toujours de l'opposition mais sans y être, nourrit presque une proximité avec le pouvoir mais sans franchir le pas de s'y associer. Après avoir pris part à la conférence nationale de l'opposition le 10 juin dernier à Zéralda sans y revenir, l'ancien parti de Hocine Aït Ahmed, aujourd'hui totalement en retrait de la vie politique, se propose de jouer le «go between» entre le régime en place et ceux qui s'y opposent ; un positionnement inédit dans les annales du vieux parti de l'opposition.Si des militants continuent à obéir à la discipline partisane en approuvant toutes les orientations et les décisions émanant de sa direction, d'autres très déçus par la nouvelle ligne ont préféré changer d'air : des militants ont choisi de rester en retrait, certains ont tenté une nouvelle aventure politique. Comme d'autres formations politiques, le FFS a connu aussi ses propres tourmentes organiques. Il faut dire que le charisme de l'historique qu'est Hocine Aït Ahmed a fortement déteint sur le fonctionnement interne de sa formation, son éloignement aussi. La décision de retrait prise par le président du parti lors du dernier congrès n'a pas pour autant arrangé les affaires du FFS.L'impression est qu'elle les a compliquées davantage. Pour des raisons que l'on ignore, les congressistes n'ont pas choisi un successeur au leader charismatique, c'est un présidium de cinq responsables, une vraie trouvaille en matière politique, qui a été mis en place. Le poste de premier secrétaire est quant à lui plus que jamais éjectable, puisqu'Ahmed Betatache, choisi par la présidence collégiale après le dernier congrès, n'y a pas passé plus d'une année pour être remplacé par Mohamed Nebbou, ancien secrétaire national chargé des fédérations.En somme, le Front des forces socialistes donne l'air d'un parti qui a perdu ses repères identitaires. Avec une direction kaléidoscopique et une ligne politique à califourchon entre l'opposition et le pouvoir qu'il met tant de doigté à mettre en cause, ou critiquer celui qui le symbolise, le chef de l'Etat en l'occurrence, le FFS risque de perdre son nord en établissant des passerelles avec un pouvoir rejeté, et ce qui lui reste de crédit en tournant le dos à l'opposition avec laquelle il est en bisbille.




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