Algérie

Repère



Repère
La grave crise sécuritaire en Libye menace plus que jamais ses voisins immédiats. C'est défoncer une porte ouverte que d'évoquer un danger potentiel à nos frontières.En réunissant dimanche le Haut conseil de sécurité (HCS), le président Bouteflika, pourtant souffrant, sonne clairement l'alerte.Désormais, la situation en Libye est telle qu'une mauvaise appréciation ou un tâtonnement pourrait coûter très cher. Le fantôme de Tiguentourine hante encore les nuits des responsables algériens. Ils ne veulent point commettre la même erreur avec, à Dieu ne plaise, des conséquences dramatiques sur la sécurité nationale.L'Algérie, qui est à l'avant-garde de la recherche d'une hypothétique solution pacifique à même de ressouder les rangs de toutes les factions qui gravitent autour de la galaxie politique et terroriste libyenne, est logiquement amenée à bouger et urgemment. Parraine de la «solution politique» pour laquelle elle a montré sa disponibilité à assurer la méditation, l'Algérie devra maintenant engager concrètement sa feuille de route, comme elle a réussi à le faire s'agissant du conflit du Mali.La réunion du Haut conseil de sécurité signe le début de cette méditation qui se décline comme une diplomatie préventive pour éviter une intervention militaire occidentale. Pour l'heure, l'Algérie bénéficie du soutien des grandes puissances et du secrétaire général de l'ONU dans sa mission très délicate, il faut le souligner, de stabiliser la Libye. Même les Nations unies envisagent d'organiser une conférence de dialogue interlibyen d'ici à la fin du mois.Une initiative qui conforte la volonté de l'Algérie de faire en sorte d'éviter l'engrenage d'une intervention militaire qui aura forcément des dommages collatéraux. Rien ne dit néanmoins que la situation sur le terrain, à Tripoli et Benghazi, soit propice à une solution politique, fut-elle sous l'étendard de l'ONU. C'est en tous cas ce que suggèrent les affrontements sanglants qui se poursuivent, sur fond de crise politique inextricable dans un pays divisé entre deux gouvernements, deux Parlements et un maquis de milices armées.La méditation algérienne n'est donc qu'un sursis tant certains pays penchent plutôt en faveur d'une offensive contre les troupes terroristes en Libye ; un peu comme cette coalition contre Daech en Irak. Quoi qu'il en soit, l'Algérie a toutes les raisons de se mettre sur le pied de guerre. Partager une frontière de plus de 800 km avec un pays livré aux milices inquiète au plus haut point. C'est tout le sens de ce conclave du Haut conseil de sécurité.




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