Repenser la recherche en sciences sociales

La faculté des sciences humaines de l'université Mentouri abrite depuis hier les travaux d'une rencontre nationale, qui se poursuivront aujourd'hui sur le thème «La recherche dans les sciences sociales en Algérie, réalité et perspectives». Cette manifestation, organisée par le laboratoire de sociologie et de communication pour la recherche et la traduction, verra le traitement de plusieurs axes de réflexion et d'analyse. «La rencontre consistera, selon un des organisateurs, en une lecture critique de l'histoire de la recherche en sciences sociales en Algérie, ainsi qu'en une évaluation des contenus de la formation et de la recherche dans ce domaine particulier. Elle traitera également de l'évaluation des productions scientifiques en matière de recherche sociale et des perspectives de cette recherche dans le pays». L'objectif de la rencontre, selon lui, «tournera autour de la problématique de relance de la recherche sociale dans son approche de la réalité». Et d'affirmer que cette démarche nécessite une lecture qui tienne compte des pratiques de la recherche scientifique et des critères sur lesquels se fonde la recherche sociale, influencée par les changements politiques, économiques et culturels. Cette rencontre nationale sur les sciences sociales en Algérie sera animée par d'éminents professeurs et maîtres de conférences venant de plusieurs universités et grands instituts du pays, et notamment d'Alger, de Blida, d'Oran et d'Annaba.

 Ainsi, le professeur Youcef Ancer a abordé, dans son intervention faite dans la journée d'hier, la problématique de «La période préliminaire dans la recherche sociale de terrain, période cruciale». La deuxième communication a porté sur «La formation et la maîtrise des techniques», qui a été présentée par le maître de conférences Mourad Zaimi. Alors que le président du comité d'organisation le professeur Ahmed Zerdoumi a traité du thème de «L'absence de la pensée analytique et critique dans la recherche sociologique en Algérie». L'intervenant dans sa communication a souligné, notamment, «l'incapacité de la recherche dans le domaine des sciences sociales à accompagner les transformations et mutations et les traduire en connaissances suffisantes pour appréhender la réalité et ses constantes évolutions». Enfin, les conférences de la journée de clôture, nous dit-on, évoqueront quelques exemples de réussites de recherche et ce, en dépit de la courte expérience dans le domaine et du nombre encore insuffisant de laboratoires et de chercheurs. Le principal reproche à faire, dit-on, est que les études réalisées dans différentes spécialités restent en deçà des ambitions, aussi bien des chercheurs que des entreprises et instances utilisatrices de ces études.