Algérie

Réparation



Le tribunal correctionnel de Bir Mourad Raïs (Alger) a acquitté mercredi 1es 19 prévenus, dont plusieurs cadres de Sonelgaz, des responsables d'agence de tourisme, d'hôtellerie poursuivis dans le dossier des 'uvres sociales de cette entreprise pour de lourds chefs d'inculpation dont, entre autres, « dilapidation des deniers publics, abus d'autorité, passation de marchés non-conforme à la réglementation et collecte de dons sans autorisation ». Le procureur général avait requis lors de l'audience du 20 mai dernier une peine de 5 ans de prison ferme et une amende de 500 000 DA à l'encontre de 5 prévenus, dont le directeur général du fonds social et le président du conseil d'administration, par ailleurs, membre du Conseil national de l'UGTA et président de la Fédération des industries électriques et du gaz. Ces deux derniers responsables ont été condamnés au cours de l'audience de mercredi à trois mois de prison avec sursis et à une amende de 20 000 DA. La justice dans ce dossier, qui a fait couler beaucoup d'encre, a été rendue après deux longues années où les prévenus et leurs familles ont vécu des moments difficiles comme peuvent l'être des familles sur lesquelles pèsent la pire des accusation : le vol, source de drames et de déchirements familiaux.Ce n'est pas la première fois que la justice algérienne innocente des prévenus présentés dans le dossier d'accusation comme des voleurs et des pourritures de la pire espèce. Tout le monde se rappelle le calvaire enduré par les cadres de l'Eniem de Tizi Ouzou, dont certains avaient été incarcérés pendant 14 longs mois avant d'être purement et simplement acquittés. Aucune réparation, ni morale ni matérielle, ne leur a été accordée. Ces cadres formés à grands frais par l'Algérie au Japon et ailleurs, et sans lesquels l'Eniem n'aurait jamais vu le jour, font aujourd'hui le bonheur des sociétés étrangères. C'est tant mieux, bien sûr, que la justice soit enfin rendue dans le dossier des 'uvres sociales de Sonelgaz ! Mais comme à chaque fois qu'une erreur judiciaire est réparée, car qu'on le veuille ou non, il s'agit bien de cela quand des personnes innocentes sont placées en détention préventive pendant des mois, voire des années, avant que l'on découvre que leurs dossiers sont vides, on ne peut s'empêcher de se poser la question de savoir si en instaurant un peu plus de rigueur, de sérénité et de professionnalisme dans le traitement de certains dossiers judiciaires, on ne pourrait pas éviter des dérives judiciaires et des faux procès qui ne servent ni la justice ni le citoyen. Souvent, comme ce fut le cas dans le dossier des 'uvres sociales de Sonelgaz, la justice se met en branle sur dénonciation anonyme ; une méthode fondée sur la calomnie et qui, on le sait, peut aussi être utilisée à mauvais escient par des esprits malveillants, dans la seule intention de nuire et de régler des comptes. Parce que la justice est garante de la défense des droits du citoyen ainsi que de la préservation de son honneur et de sa dignité, la dimension humaine se doit d'être omniprésente dans l'action de la justice pour que l'erreur judiciaire ne soit pas l'exception qui confirme la règle.


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