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Réouverture des frontières avec le Maroc Les préalables d'Alger rappelés par Ould Kablia



Réouverture des frontières avec le Maroc Les préalables d'Alger rappelés par Ould Kablia
L'annonce par le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, d'une prochaine ouverture de la frontière entre l'Algérie et le Maroc si 'nous accélérons le processus des négociations" a été largement reprise et appréciée par les médias du royaume.
Elle représente un signal fort pour le Maroc qui ne cesse de réclamer, sous la pression sociale surtout des populations de l'Est, sa réouverture préalable à la normalisation des relations.
Dans un geste, pour le moins opportuniste, le Maroc a suggéré, il y a quelques jours, 'une coopération dans la lutte contre le trafic de drogue", alors qu'il est le premier producteur de cannabis.
Ce probable pas, qui ne risque, au demeurant, pas de se concrétiser rapidement comme espéré du côté marocain, commence déjà à s'abîmer dans un autre 'conflit" autour de la question sahraouie. Le bal est déjà ouvert avec la presse qui accuse l'Algérie d'être derrière la proposition américaine au Conseil de sécurité de l'ONU d'étendre la mission de la Minurso aux droits de l'Homme au Sahara Occidental. Ould Kablia a d'ailleurs regretté 'la manière avec laquelle est traitée l'Algérie dans la presse marocaine, estimant que celle-ci met de l'huile sur le feu", selon l'APS. Cela malgré les rappels incessants de l'Algérie du principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays et du respect du droit international et des peuples à l'autodétermination. Surtout qu'elle n'est pas partie prenante dans le conflit sahraoui. Alors que les Etats-Unis tentent de faire adopter la résolution, la France a adopté une position qui est bien loin de son habituel et sans équivoque soutien au royaume malgré les atteintes récurrentes aux droits les plus élémentaires des détenus sahraouis. Et si Paris venait à accepter les termes de cette résolution, compte tenu de la répression qu'exerce le Maroc sur les militants du Polisario et sous la pression des ONG américaines, le trône sera sérieusement secoué et obligera Mohammed VI à adopter une autre attitude vis-à-vis de la question sahraouie.
Et du coup, c'est son plan de large autonomie présenté comme alternative au référendum sur l'autodétermination qui, faute de forts soutiens, perdra du terrain.
Le problème avec le Maroc est qu'il voit derrière n'importe quelle initiative visant à solutionner le conflit un seul ennemi, l'Algérie. Une obsession que relaie de manière hystérique la presse du royaume qui joue la partition du trône pour détourner l'opinion publique des véritables problèmes internes du pays. Il se trouvera même un ministre qui accuse l'Algérie de vouloir affamer les populations marocaines vivant à l'Est à cause de la frontière restée fermée.
Le Maroc n'avance en fait que des prétextes pour gagner du temps et cacher sa mauvaise volonté d'aller vers un règlement de la question sahraouie et ses intentions de maintenir le statu quo avec comme alibi l'Algérie qui entrave, par son soutien au Front Polisario, l'avancée de son projet d'autonomie.
Et c'est tant mieux dans l'optique du royaume qui compte sur le facteur temps et le soutien français. Mais si la résolution américaine est adoptée, la donne va complètement changer et changer avec elle tous les pronostics et calculs marocains. L'excuse algérienne ne lui sera d'aucun secours. Même si la frontière est rouverte !
D B
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