Les propriétaires des commerces affirment à l’unanimité qu’aucun avis concernant la décision de démolir leurs locaux ne leur a été transmis par les pouvoirs publics.
Une cinquantaine de locaux ont été démolis, hier en début de matinée, au quartier Sorecal dans la commune de Bab Ezzouar, à l’est de la capitale. D’après un responsable local, la décision de démolition a été prise par les instances de la wilaya.
«Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une démarche entreprise par les pouvoirs publics visant à instaurer au niveau de l’espace urbain l’ordre et l’organisation», confie-t-il.
En réalité, la démolition a touché seulement les extensions qui ont été greffées illégalement aux locaux commerciaux.
«La décision a été transmise aux propriétaires des 48 locaux avant la démolition effective. Les services de l’APC concernés par l’opération ont été réquisitionnés à cet effet. L’opération s’est déroulée le plus normalement possible», ajoute-t-il.
Cependant, malgré la conformité de la décision avec les textes de loi, les propriétaires des commerces affirment à l’unanimité qu’aucun avis concernant la décision de démolir leurs locaux ne leur a été transmis par les pouvoirs publics.
«Nous avons été surpris, très tôt le matin, par la présence impromptue d’engins excavateurs, qui ont entamé le travail de démolition sans prendre la peine de montrer un quelconque document étayant cette démarche. Seule une décision de la justice peut servir d’argument à une telle opération», déplore un propriétaire de commerce.
En tout état de cause et en dépit des multiples réclamations émises par les commerçants, les résidants de la cité ont accueilli avec satisfaction cette décision.
«Les commerçants ont profité de l’absence de l’autorité, notamment durant la décennie de l’instabilité, pour construire illicitement des extensions difformes et mal agencées. Ils ont, par leur comportement, altéré l’espace urbain et squatté les espaces communs réservés aux piétons. La décision de démolir ces rajouts informes qui bidonvillisent notre cité est donc la bienvenue», soutient un habitant de la cité Sorecal.
Signalons qu’une opération similaire a été lancée il y a quelques mois dans la localité de Dergana. Cependant, elle n’a touché qu’une infime portion de la cité, puisque des espaces communs ont été épargnés. Des locaux épars construits illégalement sur les espaces verts attenants aux immeubles ont été démolis, alors que la plus grande concentration de mansardes se trouve à proximité de la station de tramway. Des allées et des venelles, servant d’accès aux habitants des bâtiments, sont obstruées par des étals de fortune et des baraques en tôle.
«Plusieurs marchés informels ont été éradiqués par les pouvoirs publics, sauf celui de notre cité. Nous sommes en droit de nous poser des questions sur cette situation invraisemblable», dénoncent les habitants, qui lancent un appel aux pouvoirs publics pour qu’ils prennent en charge cette doléance à même de redonner à leur cité un semblant d’organisation.
Photo illustrative: Opération de démolition d’un centre commercial à Ben Aknoun en 2015
Saci Kheireddine
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Posté Le : 30/08/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Saci Kheireddine
Source : elwatan.com du mardi 30 août 2016