Algérie

Renvoi du verdict au 3 janvier prochain


Le procureur de la République a, dans son réquisitoire, réclamé 2 ans de prison ferme et 100 000 DA d'amende pour chacun des accusés.Le procès en appel de neuf militants associatifs d'Aokas s'est tenu, hier, à la cour d'appel de Béjaïa. Poursuivis en justice pour s'être opposés au projet d'un célibatorium de la police dans leur ville côtière sur plainte du promoteur dudit projet, de la Direction d'équipements de la wilaya de Béjaïa et de l'autorité de wilaya pour "opposition avec violence à un projet autorisé par les autorités" et "destruction des biens d'autrui", les neuf accusés ont été acquittés par le juge en première instance, le 16 janvier dernier.
Un jugement contre lequel le procureur de la République et les trois parties plaignantes ont interjeté appel. Renvoyé à deux reprises, le procès en appel de ces neuf accusés s'est finalement tenu hier.
Devant le juge, les neuf prévenus, défendus par un collectif d'avocats, ont rejeté en bloc les chefs d'accusation retenus contre eux et soutenu que toute la population d'Aokas "s'oppose au projet du célibatorium de la police au niveau de la cité des 215-Logements et dénonce le bradage du foncier et la militarisation de la région, tout en revendiquant des projets d'utilité publique et la prise en charge de ses besoins socioéconomiques" Après les plaidoiries des avocats des deux parties, le procureur de la République a, dans son réquisitoire, réclamé 2 ans de prison ferme et 100 000 DA d'amende pour chacun des accusés.
À la fin du procès, le président de la cour a décidé de mettre l'affaire en délibéré, renvoyant ainsi le verdict au 3 janvier de l'année prochaine. La genèse de cette affaire remonte à l'été 2018 lorsque des militants associatifs de la station balnéaire d'Aokas ont dénoncé publiquement la réalisation de ce projet par des actions de rue, rassemblements et marches, dans leur ville.
À l'initiative du mouvement associatif local, deux rassemblements ont été organisés sur le site même devant accueillir ce projet. "Le promoteur du projet a entamé les travaux du chantier sans permis de construire. L'APC lui a adressé deux mises en demeure ordonnant à l'entrepreneur l'arrêt des travaux", a déclaré, hier, Lyès Touati, un des accusés.
Autrement dit, l'APC s'est mise de leur côté avant que, précise-t-il, la wilaya délivre le permis de construire à cet entrepreneur. Ainsi, un bras de fer est né entre la population, sous l'égide de son mouvement associatif, et les autorités de wilaya qui refusaient de céder à la pression populaire.
"Cette nouvelle conjoncture marquée par le confinement sanitaire subséquent à la propagation du coronavirus sera-t-elle exploitée par les autorités pour sévir contre des militants associatifs n'ayant comme seul tort que d'avoir lutté pour l'intérêt exclusif de leur belle ville et de sa population '", s'interroge le Comité de défense des libertés (CDL) de la wilaya de Béjaïa dans sa déclaration de soutien aux accusés avant d'"interpeller à nouveau la conscience des militants".

L. OUBIRA
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