Algérie

Renversement de vapeur '



Il n'y a pas si longtemps, pratiquement tous les pays occidentaux, avec les américains, cherchaient par tous les moyens à convaincre les pays membres de l'Opep d'augmenter leur production, afin de freiner la hausse des prix du baril, qui ont frôlé, en mars dernier, les 140 dollars, et qui ont automatiquement fait grimper les prix de l'essence à la pompe.Quand il s'est rendu en Arabie Saoudite, à la mi-juillet, le président américain, Joe Biden, avait dans ce contexte cherché à convaincre le royaume d'ouvrir les vannes de sa production pétrolière pour atténuer la colère des électeurs à l'approche des élections de mi-mandat aux Etats-Unis. Il y a eu effectivement une légère hausse de la production de pétrole, entamée l'an dernier, mais tellement légère qu'elle ne pouvait en aucun cas influer sur les prix du baril, selon les experts. Pourtant, le prix du baril a dévissé lentement mais sûrement, perdant pas moins de 59 dollars depuis le mois de mars dernier. Pourquoi alors tant d'inquiétudes chez les dirigeants des pays de l'Union européenne, qui ont usé de toute leur influence auprès des gros producteurs de pétrole pour augmenter les volumes ' Ont-ils été surpris eux-mêmes par l'inflation et le ralentissement de la croissance ' La question se pose également pour les pays de l'Opep, se sont-ils gourés dans leurs prévisions en optant pour une augmentation des volumes de production, et d'une manière assez rapide à partir du mois de juin ' La guerre en Ukraine a bouleversé la donne. Le 24 février 2022, début de l'opération militaire spéciale des Russes en Ukraine, alors qu'on commençait à peine à se remettre des effets de la crise sanitaire, un nouvel épisode d'une crise mondiale remet à genoux l'espoir d'une relance de la machine économique mondiale. Après un vent de panique dans le sillage de l'embargo sur le pétrole russe, les pays consommateurs ont dû trouver des solutions de rechange, avec le soutien des Etats-Unis notamment, tout en se rendant compte que le véritable problème auquel ils se trouvent confrontés n'est pas le pétrole mais le gaz, devenu rare sur le marché après la fermeture des vannes par les Russes.
Un coup dur pour l'Europe, alimentée à hauteur de 40% par la Russie. Et, contrairement au pétrole, il est très difficile de trouver de nouvelles voies d'approvisionnement en gaz. Le Qatar, l'Algérie et quelques autres pays, dont les Etats-Unis, sont sollicités pour approvisionner l'Europe, mais il reste que tous ces pays réunis n'arrivent pas à combler le déficit laissé par le gaz russe. Exit le problème des approvisionnements en pétrole ' Tant que le ralentissement de la croissance de l'économie mondiale persistera, le pétrole sera remis au second ordre des soucis. Chose qui laisse croire que les pays de l'Opep+, qui vont se rencontrer physiquement le mercredi 5 octobre, à Vienne, vont aller vers un renversement de vapeur et accélérer la limitation des volumes de production de pétrole pour équilibrer l'offre et la demande et amortir le recul des prix du baril. En attendant la relance d'une économie mondiale embourbée dans le conflit ukrainien.
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