Les cours des matières premières agricoles et du pétrole, invoquéscomme la raison principale de l'inflation, se détendent depuis quelques mois. Cettetendance devrait a priori profiter à l'Etat et aux consommateurs algériens. Aupremier, dans la mesure où la facture des importations de produits alimentairesdevrait en principe cesser de s'alourdir, et aux seconds parce qu'ils devraienten toute logique bénéficier d'une baisse des prix de ces produits dans lesrayons des commerces.
Il y aurait quelques inquiétudes pour notre pays avec letassement qui affecte les cours du pétrole ces derniers temps. Si le dollar, deviseavec laquelle s'effectue ses ventes d'or noir, n'avaitpas opéré dans le même temps un redressement consistant par rapport à l'euro, quiest lui la monnaie par laquelle se facture le principal de ses importations.
Globalement par conséquent, l'Algérie devrait se réjouir dece retournement de tendance. Il reste que s'il est certain que l'Etat vaengranger du positif au plan financier dans cette situation, il n'est pascertain que les citoyens soient logés à la mêmeenseigne. Pour cela, il faudrait que nos opérateurs économiques jouent«sincèrement» le jeu de la loi du marché en répercutant automatiquement lesbaisses de prix qui se produisent sur les marchés internationaux, comme ilsl'ont fait pour les hausses.
L'expérience enseigne que cette logique est allègrementbafouée par ces opérateurs qui ne s'appuient sur elle que pour la justificationdes hausses des prix. Ces hausses sont devenues des «acquis» sur lesquels ilsne reviennent qu'en des cas exceptionnels. C'est là le comportement despéculateurs et non d'acteurs économiques et commerciaux animés par le respectdes règles du jeu qu'ils n'appliquent qu'en ce qu'elles ont d'avantageux poureux.
Les Algériens ne supporteront pas, et à bon droit, que leurpouvoir d'achat soit privé des retombées des baisses de prix sur les marchésinternationaux, alors qu'il a été laminé par celles des hausses. L'Etat sait cequ'il lui en coûte financièrement pour tenter d'amortir le renchérissement desprix sur le porte-monnaie du citoyen. Raison pour qu'il ne fasse pas dans lelaxisme en s'interdisant, au nom de l'économie de marché, d'interférer dans lafluctuation des prix à la consommation. Si fluctuationil y a, elle doit impérativement jouer en fonction de la tendance du contexte.
A moins d'un effondrement vertigineux des cours du pétrole,la situation qui se dessine au plan international sur les marchés des matièrespremières devrait permettre à l'Algérie de juguler l'inflation, cause detensions sociales dont l'exacerbation fait peser de lourdes menaces sur la paixet la stabilité du corps social. Elle a surtout une fenêtre d'opportunité pourrepenser sa politique économique, dont il est démontré que dans son conceptactuel, elle conduit le pays «droit au mur» malgré son aisance financièreconjoncturelle.
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Posté Le : 06/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com