Algérie

Rentrées et sorties


Rentrées et sorties
«Limogeage: du nom de la ville de Limoges, où en 1914, le maréchal Joffre assigna à résidence des officiers d'état-major qu'il avait relevés de leur commandement» WikipédiaComme tu dois le savoir, cher lecteur, dans ce pays béni des dieux où tu attends chaque jour des jours meilleurs en lisant une presse quotidienne qui ne te parle que de l'écume des jours, qu'il y a, approximativement à la fin du mois d'août, quand les nuits commencent à se faire douces, des changements non seulement des températures ou des senteurs, mais aussi dans les complexes rouages de cette société. Tout le monde, à part quelques vieux grigous comme moi, n'échappe guère à la rentrée scolaire qui amène avec elle, non seulement des échos de réforme scolaire en gestation depuis longtemps dans les tiroirs des pédagogues, mais aussi sa part de dépenses pour satisfaire l'écolier, le lycéen et étudiant qui doit faire bonne figure devant les nouveaux enseignants qui jugent souvent le moine à l'habit. Habillement et fournitures scolaires vont lourdement peser dans un budget familial mis à mal par des vacances et un mois sacré ruineux...Il y a la rentrée judiciaire qui est marquée chaque année par la visite du chef de l'Etat aux gens qui portent la robe. Son inauguration marque le tempo du réexamen des dossiers délicats qui ont souffert de reports ou de temporisations suspects pour le simple justiciable...Il y a évidemment la rentrée sociale qui est marquée aussi bien par les déclarations tonitruantes des responsables syndicaux qui sont revenus bronzés et pleins de vigueur que par les promesses alléchantes des ministres du gouvernement qui annoncent par-ci une tripartite avantageuse ou par-là une réforme de la législation du travail avec en apéritif la suppression de l'article 87bis... Mais la vraie rentrée, c'est celle que tout le monde a appris par voie de presse et qui a concerné le départ vers d'autres horizons d'un personnel politico-administratif atteint par l'usure du temps.Beaucoup de gens ont sursauté en apprenant le départ brutal de M.Belkhadem, personnage très présent depuis l'ère obscure de l'après-5 Octobre. Sans s'étendre sur la carrière de cet enseignant qui fut propulsé jusqu'au poste enviable de Premier ministre, des plumes audacieuses n'ont pas manqué de broder, d'analyser, d'essayer de lire derrière les lignes de la révocation de ce redresseur redressé et d'essayer d'expliquer l'éviction de celui qui a failli couper le FLN en deux. Il convient d'abord, d'envisager cet évènement qui ne change en rien le paysage politique du pays sous ses aspects juridique et administratif: le président de la République, élu au suffrage universel est conféré du droit de nommer (et de révoquer, bien sûr) ses collaborateurs sans avoir à justifier les raisons de son geste. Sans essayer d'entrer dans les méandres de la politique politicienne, et de formuler des thèses sur l'ambition ou sur l'ambigüité du personnage, sur son costume et sur ses fréquentations, il convient de dire que la majorité du petit peuple a accueilli avec joie cette mesure administrative qui touche un ministre d'Etat alors que d'autres gens bien plus au fait de la politique en ont été consternés. Que n'ont-ils pas exprimé le même étonnement quand des centaines de milliers de travailleurs ont été licenciés dans les années 1990 pour permettre la privatisation de certaines entreprises du secteur public'Le monde politique est une roue qui tourne à des vitesses variables: certains peuvent y mener une longue carrière douce et tranquille alors que d'autres voyagent sur des montagnes russes. Et puis c'est la rentrée! L'éviction de M.Belkhadem a été suivie aussitôt de la mise à la retraite de nombreux conseillers, chargés d'études et de missions: toutes des personnes connues uniquement des gens qui fréquentent les allées du pouvoir. Cela va provoquer à coup sûr un appel d'air frais dans une administration sclérosée: il n'y a pas mieux que le sang neuf pour redonner la vigueur à un corps fatigué. Et puis cela va dans le sens de la directive de M.Sellal qui demande impérativement que les plus de soixante ans laissent la place aux jeunes!


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