Algérie

Rentrée universitaire



Les conditions sont-elles si «idéales» ? «La rentrée universitaire est prévue officiellement pour le 4 octobre prochain et toutes les conditions sont réunies pour une meilleure prise en charge des étudiants.» C’est ce qu’a déclaré hier le ministre de l’Enseignement supérieur, lors de la réunion des directeurs des établissements universitaires. Toutefois, ce discours rassurant et tranquillisant, que l’on entend à la veille de chaque rentrée universitaire, cache assez mal les véritables conditions dans lesquelles cette rentrée va réellement s’effectuer. Il y a d’abord le dossier d’orientation des nouveaux bacheliers qui n’est pas encore réglé, contrairement à ce que prétend le ministre qui se retrouve pris dans ses propres contradictions. En effet, il y a quelques semaines, il admettait l’existence d’erreurs dans l’orientation des bacheliers 2007/2008. Avec des mentions «bien» et 14 de moyenne générale, nombre d’entre eux n’ont pas été satisfaits dans leur premier choix. Pour le ministre, cette situation est due au fait que, cette année, la moisson a été fertile avec une moyenne de 20% de bacheliers qui ont obtenu leur examen avec mention. D’où, toujours selon lui, la difficulté de satisfaire tout le monde. Il s’engageait néanmoins à reconsidérer certains cas. Mais, visiblement, cette promesse ne tient plus. C’est du moins le sens qu’on est tenté de donner à son propos d’hier lorsqu’il affirmait: «Nous avons été justes et équitables avec l’ensemble des étudiants car nous n’avons aucun intérêt à favoriser X ou Y, et je pense qu’on ne peut pas aller au-delà de cette transparence.» Pourtant, tout le monde sait, à commencer par le ministre lui-même, que l’orientation des bacheliers est loin d’avoir répondu à des critères d’objectivité. «Le jeu des relations et le trafic d’influences, soutiennent certains bacheliers se disant lésés, a encore joué cette année», au détriment donc des plus méritants qui se sont retrouvés déclassés, faute de relations. L’autre problème qui va encore se poser inéluctablement, c’est celui des places pédagogiques. Selon le ministre, 114.000 places sont créées cette année. Certes, l’effort de la part des autorités mérite d’être souligné, mais nous sommes loin de la demande, sachant que le nombre de bacheliers reçus cette année dépasse les 200.000. D’où la question de savoir où seront casés les autres. A moins que les chiffres donnés par Benbouzid sur les bacheliers admis sont erronés et que le pourcentage est boosté pour des raisons d’ordre politique. Autre problème, celui du LMD qu’on présente comme une panacée universelle à la baisse structurelle du niveau des étudiants. Loin de faire l’unanimité, ce système se trouve aujourd’hui contesté aussi bien par les étudiants que par les enseignants eux-mêmes pour qui les conditions de son application chez nous, à l’inverse du Canada d’où il a été importé, ne sont pas réunies pour une bonne application du système dont la finalité est de mettre en phase l’université avec le monde du travail qui est appelé à recevoir les étudiants version LMD. C’est dire, en fait, que les conditions sont loin d’être optimales pour une meilleure rentrée possible, même si l’effort de l’Etat mérite encore une fois d’être souligné. H. Senouci


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