Algérie

Rentrée sociale à Bejaia



Totale incertitude Comme chaque année, la rentrée sociale se présente à Bejaia dans une incertitude totale. Cette année encore, elle risque de réserver des lendemains qui déchantent à nombre de travailleurs et citoyens... «Tout le monde est dans le même pétrin; c’est uniquement une question de degrés!», y dit-on unanimement. C’est pour ainsi dire un paradoxe selon lequel la différence entre salariés, chômeurs et classe intermédiaire, est gommée. Entre une rentrée scolaire onéreuse et un Ramadhan qui pointe le bout de son nez, les bourses moyennes auront fort à faire face aux dépenses colossales sur fond d’un exercice à l’apprentissage du jonglage et de l’équilibrisme. La fermeture de la briqueterie d’Amizour annoncée, impliquera la mise au chômage de cent employés permanents en plus de 75 manutentionnaires et reste une nouvelle amère qui compliquera un peu plus la donne.Autant il y a très peu de créations d’emplois, autant l’avenir de ceux qui travaillent est soumis à l’incertitude la plus totale. Ainsi, chaque jour que Dieu fait apporte son lot de rumeurs, toutes relatives à la liquidation de telle ou telle entreprise, même d’une rentabilité exceptionnelle, à l’image de COJEK, qui fait dans la conserverie. Le pire est que les entreprises fermées ou en voie de l’être n’arrivent pas à trouver repreneur. Le risque d’une explosion sociale deviendra alors inéluctable le jour où des milliers de travailleurs du complexe Jute, de l’ENMTP, de l’ENCG, tous fleurons de l’industrie des années 70/80, se retrouveront dans la rue... Le front social, après une trêve due aux vacances, va donc, à l’occasion de la rentrée, reprendre du poil de la bête. Le CNES qui a réussi à paralyser une partie de l’université de Bejaia a remis sur le tapis ses revendications et sa décision de recourir à des mouvements de grève. Si du côté du CNAPEST, du SETE et du SNAPAP rien ne filtre encore sur ce que sera «leur rentrée», il n’est pas dit qu’ils vont se contenter de jouer aux observateurs. Il en sera peut-être de même pour l’UGTA où une dissidence, larvée certes, a vu le jour. Si les syndicalistes fourbissent leurs armes et affinent leur stratégie de lutte, les citoyens ordinaires comptent et recomptent leurs sous, découvrant par-la même les bienfaits de la gestion d’un budget familial. Ils finissent par se persuader qu’en rognant à gauche, en empruntant à droite, la rentrée et le Ramadhan finiront bien par passer, dans la douleur certainement, mais ils passeront quand même. Tout ceci se fait sur fond d’une dégradation sans égale de la situation sécuritaire. Les deux derniers attentats à El kseur rappellent à bien des égards que rien n’est réglé sur ce plan et que beaucoup reste à faire. La peur au ventre, la bourse au plus bas, le citoyen de Bejaia s’apprête ainsi à affronter une rentrée sociale des plus dure. A. Karimou


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