Rentrée scolaire sur fond de contrat de dupes

La rentrée scolaire s'est effectuée avec l'engagement de la direction de l'Éducation à  réaliser 70% de réussites au baccalauréat. Ce critère, inscrit au titre du contrat de performance passé avec le ministère de l'Éducation, rappelle par bien des aspects celui passé entre celui de l'agriculture et ses DSA. Pour rappel la DSA s'était engagée sur des niveaux de production agricole alors que les processus de production lui échappent. Ainsi, il a avancé dans son bilan de la moisson battage 1,2 million de quintaux de céréales alors que les céréaliculteurs, réunis à  la chambre d'agriculture, l'ont contredit en indiquant la moitié de ces chiffres. L'un et les autres se sont appuyés sur des estimations même si le premier les a confortées par des enquêtes de terrain que d'aucuns ont traité de fantaisistes dans la mesure où les «enquêteurs» sont dépourvus de moyens, les contradicteurs rappelant l'épisode des bilans de superficies de vignobles évaluées à  plus du double qu'elles n'étaient. Pour d'aucuns qui seraient versés en matière de pédagogie, cet exemple illustre parfaitement la nature du contrat de performance passé par le directeur de l'Education, comme tous ses collègues d'Algérie. Il ne serait qu'un marché de dupes, ces derniers n'étant pas les contractants mais les parents d'élèves et l'opinion publique. Compétences pédagogiques En effet, dans les conditions actuelles du système éducatif, comment un DE peut-il réussir 70% d'admission au baccalauréat autrement que par le bachotage, c'est-à-dire par des moyens qu'une saine pédagogie réprouve ' Par ailleurs, l'éducation étant surtout une affaire de savoir-être et de savoir-faire, et pas seulement de savoir tout court, dans quelle case les quantifier ' De ce fait, d'aucuns jugent qu'un contrat de performance n'a véritablement de sens que s'agissant d'une entreprise où tous les leviers de la production sont maîtrisables. En Education, ce qui serait plutôt valable, ce sont les projets d'établissements ou, plutôt, de classes, que se fixent des partenaires dont les premiers sont les élèves, considérés non plus comme objets de l'éducation mais sujets. Ce type de projet concerne aussi les parents en tant que partenaires également incontournables. En outre, et bien évidement, le rôle de l'enseignant est tout autre dans cette approche, nécessitant de sa part des compétences pédagogiques d'un autre calibre que celles dont il n'est pas outillé, la plupart des enseignants étant recrutés sur la base d'un savoir académique et non pédagogique. Ce n'est qu'à partir de ces conditions minimales, que l'on peut raisonnablement cibler la performance ou plutôt l'excellence, un terme plus approprié. Au bout du compte, s'il est bien possible qu'à la fin de l'année scolaire, Témouchent remonte de 61% réalisés en 2009/2010 à  70% de résultats au baccalauréat, la question se pose de savoir ce qui aura changé fondamentalement à  l'école.