Algérie

RENTRÉE SCOLAIRE


La pagaille du cycle moyen
Annoncée «difficile», puis «succès assuré», la rentrée 2008-2009 a été, au final, un véritable fiasco et n’a pas manqué d’animer la scène médiatique et sociale. On aura tout entendu ces trois derniers mois sur la rentrée scolaire. Annoncée «difficile», puis «succès assuré», la rentrée 2008-2009 a été en définitive un véritable fiasco et n’a pas manqué d’animer la scène médiatique et sociale.Le manque d’infrastructures, la surcharge des classes et les emplois du temps saturés sont autant de problèmes auxquels ont été confrontés les professeurs, les élèves et les parents durant cette rentrée, résultat des tergiversations du ministre du secteur, Boubekeur Benbouzid.Et pour cause! Au mois de mai dernier, lors d’une réunion avec les directeurs d’éducation de wilaya, M.Benbouzid a donné le ton en indiquant que «la prochaine rentrée scolaire serait particulièrement difficile» vu le nombre important d’élèves attendus au cycle moyen.Il a ainsi mis sur le qui-vive les directeurs de l’éducation de wilaya afin de garantir les conditions matérielles et humaines pour l’accueil de ce nombre important d’élèves des deux systèmes scolaires, à savoir l’ancien et le nouveau. Il a également, exprimé, lors de cette réunion, ses appréhensions quant au risque de surcharge des 410 CEM programmés devant accueillir les 3,3 millions d’élèves attendus.La rentrée scolaire était donc compromise pour le cycle de l’enseignement moyen quatre mois avant le jour-J.En effet, les conditions dans lesquelles allait se dérouler la rentrée du cycle moyen étaient prévisibles en raison des cohortes, issues des nouveau et ancien programmes, qui ont accédé cette année au collège. Il n’y avait qu’a voir les indices révélés par les résultats des examens de la 6e année fondamentale et la 5e année primaire ainsi que de la 4e année moyenne.Les classes de première année moyenne sont celles qui souffrent le plus de cette surcharge, puisqu’elle ont vu leur effectif doubler en raison de la jonction des classes de 6e et 5e, une mesure liée à l’application de la réforme du système éducatif.Le passage en première année secondaire et la réussite au BEF et BEM, ont quant à eux, donné le coup de grâce. Suite à l’échec de près de 50% des élèves soumis à ces épreuves, un grand nombre d’entre eux ont été rappelés aux collèges pour cette rentrée. C’est dire les conditions impossibles de ce qui est désormais un cirque à ciel ouvert. Malgré ces signes avant-coureurs, le premier responsable du secteur est resté optimiste jusqu’à aujourd’hui et n’a toujours pas admis l’échec vers lequel tendait cette rentrée.Invité de l’émission «Fi El Wadjiha» de la Chaîne I de la Radio nationale, M.Benbouzid a indiqué que le problème de surcharge dans les établissements moyens est un «problème conjoncturel».Alors qu’il annonçait un nombre de 40 élèves par classe pour cette année, le ministre a voulu être rassurant en indiquant que de grands efforts sont déployés par son département pour atténuer ce problème à travers la réalisation de nouvelles structures et l’élargissement d’autres. Il a également annoncé l’ouverture en octobre prochain de 60 nouveaux CEM à travers le territoire national. D’autres actions ont été mises en oeuvre pour atténuer la tension et trouver une solution au problème de surcharge lequel, selon le ministre, sera réglé durant les quatre prochaines années, une fois que ces élèves seront admis au lycée, a-t-il indiqué. Cependant, ne risque-t-il pas de voir surgir un autre problème, celui de la surcharge des lycées qui auront à accueillir un surplus de lycéens pour des infrastructures qui ne sont pas prévues pour cette charge.En effet, si le même flux d’élèves arrive au lycée, le même problème se posera alors, et le ministère devra encore une fois faire face à son imprévoyance, avec des solutions improvisées, dont la réussite est loin d’être assurée.Par ailleurs, il faut relever qu’une note ministérielle remet à l’ordre du jour la journée pédagogique. Les enseignants de chaque matière auront ainsi une journée libre par semaine consacrée à la formation et aux rencontres pédagogiques avec les inspecteurs. Or, au regard de «la conjoncture», d’aucuns estiment que cette journée arrive à contre-temps et son application est, à tout le moins, problématique.Face à la surcharge des classes du moyen, placer 21 heures de cours - volume horaire d’un professeur du moyen dans cinq journées dont deux comptant seulement 4 heures - relève de la gageure, selon des enseignants et des administrateurs.Au regard de la gestion déplorable d’un secteur censé préparer les générations à venir, ne serait-il pas légitime de s’interroger sur cette pédagogie à contre-courant?Il est à rappeler que la loi de finances complémentaire 2008 prévoit pour le département de M.Benbouzid une enveloppe de 375 milliards de dinars, soit une progression de 47 milliards de dinars par rapport à la loi de finances complémentaire de l’année dernière.
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